Dans un précèdent article (v. Revue de Défense Nationale d’octobre 1971), l’auteur avait traité des « Structures de défense nationale ». Il met aujourd’hui l’accent sur la dynamique qui doit animer en permanence, dès le temps de paix, ces structures dont le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) est un élément essentiel : d’où le nom de cybernétique que l’auteur donne à ce système d’aide à la décision gouvernementale en matière de défense. Le présent article est tiré d’un exposé que le général a fait le 15 mai 1973 à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), quelques semaines avant de quitter son poste de SGDN. Lire la suite
Une étude des rapports historiques du Politique et du Stratège conduit l’auteur, ancien commandant de la 1re Armée française, à préconiser une nouvelle formulation de ces rapports, en partie déjà inscrite d'ailleurs dans leur pratique actuelle. L'expérience personnelle acquise par l'auteur dans les différents postes nationaux et interalliés qu'il a assumés incite à prêter à son article une particulière attention. Lire les premières lignes
Si la dissuasion est bien la clef de voûte de notre système de défense, l’un de ses piliers essentiels est la « défense civile », prévue par l’ordonnance du 7 janvier 1959 et organisée par le décret du 13 janvier 1965. Ce pilier est-il suffisamment solide ? Que faut-il faire pour qu’il le soit ? Telles sont les questions auxquelles répond l’auteur. Après avoir commandé l’École supérieure de Guerre (ESG) et avoir été major général de l’Armée de terre, il est actuellement Gouverneur militaire de Paris (GMP) et Commandant la 1re Région militaire. Les opinions émises ici par lui n’engagent que sa seule responsabilité. Lire les premières lignes
Le Marché commun exige un droit communautaire et son application suppose l'existence d'une Cour de Justice. Par ses arrêts, celle-ci fixe progressivement les caractéristiques du droit communautaire et assure son indispensable primauté sur les juridictions nationales. Plus d'un lecteur sera surpris par l'ampleur et la variété de ses compétences. En nous invitant à sa découverte, son président, ancien ministre, nous permet de mesurer l'importance du rôle, généralement méconnu, qu'elle assume dans la construction de l'Europe.
Les capitaux britanniques s’investissent actuellement avec hardiesse sur le continent et particulièrement sur la place de Paris. Nous avons donc demandé à l’auteur, inspecteur général des Finances, président de commission à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et professeur à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, de nous parler de cette « communauté financière » originale et dynamique qu’est la City et de nous dire comment il voit son insertion dans l’Europe des « Neuf ». Lire les premières lignes
Après avoir souligné la situation inconfortable de l’agriculture, obligée de se reconvertir dans une ambiance sectorielle de récession alors que l’économie globale dans laquelle elle doit s’insérer est en expansion, l’auteur aborde les difficiles problèmes du Marché commun agricole tels qu’ils se présentent à la veille des négociations de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Lire les premières lignes
L’âpreté de la compétition entre pays industrialisés donne l’image d’une guerre avec ses stratégies propres à chaque adversaire, États-Unis, Japon, Europe, celle-ci combattant encore, malheureusement, en ordre dispersé. L’un de ses champs de bataille essentiel est celui de l’industrie automobile qui concerne en France, ne l’oublions pas, un million de salariés. Cet article est extrait d’un exposé que l’auteur a fait à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) dans le cadre d’un cycle d’études qui a porté, durant tout le premier trimestre 1973, sur les conséquences, pour notre pays et pour sa défense, de la formation d’une Europe élargie et sur le rôle qu’il peut y jouer. Son propos est d’attirer l’attention sur l’attention sur l’un des aspects importants, mais bien entendu non exclusif, de cet ensemble de problèmes. Lire la suite
Le chaos monétaire mondial, dont nous avons longuement parlé dans de précédentes chroniques (v. les numéros d’avril, mai et juillet 1973), ne cesse de s’aggraver : depuis la deuxième semaine de mai, le dollar « flottant », après avoir fait bonne figure pendant moins de deux mois, baisse de façon à peu près continue par rapport à toutes les devises importantes, exception faite toutefois du yen, que les autorités monétaires japonaises maintiennent aux environs de 265 pour un dollar, cours qui s’était établi le 19 mars à la réouverture des marchés et dont le caractère irréaliste apparaît chaque jour plus évident. En revanche le mark de la République Fédérale (DM) connaît [erratum oct. 1973 p. 134] depuis le début de juin une hausse rapide, qui vient de conduire, le 29 juin, à sa réévaluation, la seconde en un peu plus de trois mois et la cinquième depuis mars 1961 si l’on ne tient pas compte de la dévaluation unilatérale du dollar intervenue les 12-13 février 1973. Lire les premières lignes
Chroniques
Alors que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) venait, une nouvelle fois, d’enregistrer son impuissance dans la crise du Moyen-Orient [NDLR 2023 : l’insurrection palestinienne au Sud-Liban ayant lieu de 1968 à 1982], alors que les Européens s’interrogeaient sur les perspectives de l’accord américano-soviétique, la réévaluation du mark a – mais en était-il besoin ? – montré que les questions monétaires possédaient la valeur impérative d’un préalable. Spinoza disait que « la liberté est la conscience de la nécessité » : on estimait à Bonn que cette réévaluation (la deuxième depuis le début de l’année, la sixième depuis 1961) évitait « le pire », et à Paris, on a pensé de même. Les exigences de l’immédiat l’ont ainsi emporté sur la considération des conséquences pour l’Europe monétaire. S’il est vrai que le « Nixon round » [NDLR 2023 : 7e session de l’Accord général sur les droits de douane et le commerce (GATT) de 1973 à 1979] ne pourra pas, à la différence du « Kennedy round » [NDLR 2023 : 6e session du GATT de 1964 à 1967], se limiter à des problèmes tarifaires, s’il est vrai que l’on ne pourra pas séparer les questions monétaires des questions commerciales, militaires, politiques, etc., parce que les unes et les autres ne valent qu’en tant que paramètres dans cet ensemble indissociable qu’est la Politique, il est également vrai que, faute d’un accord sur une réforme du système monétaire international fondée sur la situation réelle du dollar, les solutions adoptées seraient sans valeur. Lire la suite
Organisée tous les deux ans à Satory, près de Versailles, depuis 1967, l’exposition des matériels s’est tenue cette année du 4 au 8 juin 1973. Elle est l’équivalent, pour les armements terrestres, du salon aéronautique du Bourget et de l’exposition de matériels pour les forces navales qui se déroule également tous les deux ans, partie au Bourget et partie à Toulon. Lire la suite
Les quinze ministres des Affaires étrangères du Conseil de l’Alliance atlantique, réunis les 14 et 15 juin 1973 à Copenhague, se sont mis d’accord sur un communiqué final de compromis concernant la redéfinition des relations entre partenaires occidentaux. En effet, si l’article 3 consacré aux principes et objectifs de l’Alliance où les divergences entre les membres étaient les plus marquées, reconnaît l’opportunité d’un « examen » des relations interalliées à la lumière des changements intervenus, il n’y est pas question d’une « déclaration d’objectifs », sans que l’éventualité en soit exclue toutefois. Les autres articles, sur la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) (art. 5), les réductions de forces (art. 7) et la situation en Allemagne (art. 11) n’ont fait que réaffirmer des positions connues. Lire la suite
Le mardi 19 juin 1973, une importante manifestation s’est déroulée sur la Base aérienne de Saint-Dizier en présence de M. Robert Gailey, ministre des Armées, du général d’armée aérienne Grigaut, chef d’état-major de l’Armée de l’air, du général d’armée aérienne Jacques Mitterrand, inspecteur général de l’Armée de l’air, du général de corps aérien Fabry, commandant la Force aérienne tactique et de nombreuses autorités militaires et civiles. Cette manifestation était organisée pour marquer l’arrivée en unité opérationnelle de l’avion SEPECAT Jaguar. Lire la suite
En raison de ses ressources pétrolières et de sa situation géographique, le Proche-Orient occupe sur l’échiquier international une situation stratégique tout à fait exceptionnelle. Aussi nous a-t-il paru intéressant dans cette chronique de faire le point sur le potentiel aéronaval des pays riverains du golfe Persique, de la péninsule arabique et de la corne orientale d’Afrique. Sauf en ce qui concerne l’Iran qui, sous l’impulsion du Shah, prétend à des ambitions maritimes, l’importance des marines de ces pays est comme on le verra des plus modestes. Lire la suite
L’accumulation au Proche-Orient de nombreux éléments perturbateurs, tels que le conflit israélo-arabe, les dissensions entre les pays riverains du golfe Arabo-Persique, les litiges pétroliers et les luttes d’influence des grandes puissances, crée un mélange détonant, dangereux pour la paix mondiale. Lire la suite
Bibliographie
« Les auteurs qui ont écrit les chapitres de ce livre ont voulu chacun analyser les mécanismes d’un épisode majeur et récent dans les relations internationales, ou les comportements et motivations de l’un de leurs protagonistes. Ils l’ont fait en éclairant de préférence les événements marquants de l’année 1971 ». Ainsi définie par M. Jean Meyriat, l’intention qui a présidé à la conception et à la réalisation de ce volume est, en soi, excellente. Mais elle est plus ambitieuse. « Il s’agit, écrit encore M. Jean Meyriat, de dégager les tendances actuelles des relations politiques internationales et de reconnaître le sens dans lequel elles évoluent ». Et l’on peut alors se demander si cet objectif a été vraiment atteint. Lire la suite
Dans cette thèse Mme Chariot, maître de conférences à La Sorbonne, voulait étudier les campagnes électorales en Grande-Bretagne depuis 1931. En fin de compte, elle a décrit et cherché à expliquer une certaine pratique de la démocratie. En traitant des élections à la Chambre des Communes, en effet, elle a vu se poser tous les problèmes de la démocratie. L’inégalité des ressources politiques dont disposent candidats et partis apparaît sous ses multiples formes : le privilège qu’a le chef du parti au pouvoir de choisir le moment où chaque camp comptera ses électeurs, les moyens financiers médiocres et le faible crédit dont jouissent les petits partis par rapport aux deux grands, les atouts complémentaires que donne au candidat une solide organisation de parti, etc. Lire la suite
Recueil d’articles et de communications faites à l’occasion de congrès et de colloques internationaux consacrés aux problèmes qui ressortissent à la sociologie moderne. Anouar Abdel-Malek, maître de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est un spécialiste très averti de ces problèmes et particulièrement de ceux qui se posent aujourd’hui dans le monde arabe. Son livre n’est pas d’une lecture facile et s’adresse à ses pairs plus qu’au grand public. Celui-ci aura beaucoup de mal à s’y retrouver dans une terminologie très peu commune en dehors des milieux scientifiques spécialisés. ♦
Les idées de Marcuse ont, depuis pas mal de temps déjà, une audience incontestable dans le milieu étudiant. Les slogans de mai 1968 l’ont bien montré. Plus récemment et avec plus de sérieux, elles ont été vulgarisées par les candidats gauchistes au cours de la campagne électorale. Mais il est toujours intéressant de prendre connaissance d’une thèse sous la plume même de son auteur, de « première main », en quelque sorte. On s’aperçoit alors, comme il arrive souvent dans de pareils cas, que tout n’est pas absolument critiquable dans la pensée de l’auteur et que c’est plutôt l’usage qu’en font certains de ses disciples qui enlève aux « honnêtes gens » le goût d’approfondir les théories du maître. Lire la suite
« Une prospective des rapports internationaux » annonce le sous-titre de cet ouvrage. Le critique, un peu lassé ces derniers temps de tant d’exercices de voyance, s’apprête avec résignation à en absorber une nouvelle mixture, dont il sait d’avance qu’elle sera à base de PNB, de tonnes d’acier par tête d’habitant, de croissance zéro et de courbes exponentielles de la population mondiale. Il se demande si le nouveau « modèle » proposé sera plus près des élucubrations de Madame Soleil ou des savantes statistiques d’Hermann Kahn. Qu’importe ! le critique prépare deux cachets d’aspirine et s’apprête courageusement à faire son devoir… Lire la suite
La théorie des jeux éclaire les processus de décision, notamment chaque fois que celle-ci doit être prise en avenir incertain et dans une situation de conflit. En pareil cas, les acteurs en présence – les « joueurs » – ont le choix entre deux attitudes, la coopération ou la lutte. C’est l’étude du rôle de ces deux facteurs qui met en évidence les avantages et les inconvénients attachés à telle ou telle stratégie, et permet de guider la décision et l’action des « joueurs », qu’ils cherchent à obtenir la victoire sur des marchés, dans une guerre, des élections ou des conflits sociaux. Le progrès scientifique, par l’essor de l’électronique notamment, a donné à cette théorie des jeux des dimensions nouvelles, et la simulation des conflits, par exemple, est devenue un des éléments essentiels de la stratégie, comme le montrait, en 1968, Andrew Wilson dans un livre également passionnant : La guerre et l’ordinateur (Éd. Robert Laffont). Lire la suite
De formation universitaire, doté d’un tempérament de lutteur, Charles Levinson s’est mobilisé au bénéfice de la réflexion et de l’action économique à l’échelle mondiale en se lançant dans l’activité syndicale comme secrétaire général de la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie et des industries diverses. Lire la suite
« Une prospective des rapports internationaux » annonce le sous-titre de cet ouvrage. Le critique, un peu lassé ces derniers temps de tant d’exercices de voyance, s’apprête avec résignation à en absorber une nouvelle mixture, dont il sait d’avance qu’elle sera à base de PNB, de tonnes d’acier par tête d’habitant, de croissance zéro et de courbes exponentielles de la population mondiale. Il se demande si le nouveau « modèle » proposé sera plus près des élucubrations de Madame Soleil ou des savantes statistiques d’Hermann Kahn. Qu’importe ! le critique prépare deux cachets d’aspirine et s’apprête courageusement à faire son devoir… Lire la suite
Le sous-titre est essentiel. Car c’est bien autour du thème de l’« apprentissage » politique que tourne l’étude de Maurice Agulhon, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne, huitième volume d’une collection qui s’affirme comme l’une des meilleures synthèses à l’heure actuelle accessibles au grand public. On pourrait toutefois se demander si ledit apprentissage n’a pas avant tout été plus encore que celui de la République, celui de la démocratie, à travers les premières expériences du suffrage universel. Lire la suite
Restauration et monarchie de Juillet sont souvent et fort injustement considérées comme deux temps morts de l’histoire française, éclipsées qu’elles sont par les gloires excessives des deux empires. Rendre passionnante la période 1815-1848, c’est la gageure qu’ont pu tenir André Jardin, maître assistant à l’Université de Paris VIII et André-Jean Tudesq, professeur à l’Université de Bordeaux, deux éminents spécialistes du XIXe siècle. La France des Notables sert de titre général à deux petits volumes remarquablement bien écrits qui évoquent l’un, l’évolution générale, l’autre la vie de la nation. Lire la suite
Le titre de cet ouvrage – pourquoi « un certain … » ? – en donne le ton, celui de l’anecdote familière, glanée un peu partout dans les innombrables ouvrages consacrés au général de Gaulle. L’auteur, lui-même ancien officier, a su accommoder ces anecdotes avec son expérience personnelle de ce qu’étaient la vie de garnison et les préoccupations de carrière d’un jeune militaire entre les deux guerres. S’il ne nous apprend pas grand-chose du moins n’est-il pas ennuyeux à lire, car il situe assez bien son personnage dans le « quotidien », avant que ne sonne pour lui l’heure de l’Histoire, et à une époque où très peu de gens, sauf peut-être lui-même, croyaient à son destin. Certes, en écrivant son livre, Jean Pouget connaissait la suite, mais il ne le laisse pas trop paraître et sait donner au lecteur l’illusion d’impressions recueillies sur le vif. ♦
On rechercherait vainement dans cet ouvrage un récit des événements. Au contraire, il est indispensable pour en apprécier tout l’intérêt, de connaître la trame de l’histoire de la Commune. Lire la suite
Le colonel Pierre Rocolle, depuis Le béton paye-t-il ? (1939) en passant par Le béton a-t-il trahi ? (1950), s’est toujours intéressé à la fortification. S’il consacra sa thèse de troisième cycle à Dien Bien Phu, il revint à la fortification pour soutenir sa thèse de doctorat ès lettres. C’est le fruit de ses recherches échelonnées sur de longues années qui paraît maintenant sous le titre de 2 000 ans de fortifications françaises depuis l’époque romaine jusqu’à nos jours. Lire la suite
Voici un ouvrage de recherche historique, original, plein de vitalité et d’entrain. Il ne correspond pas du tout à ce qu’on s’attend d’habitude à trouver dans l’austère collection de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP), spécialisée dans la publication de thèses scientifiques, rigoureuses, quelque peu solennelles et, à vrai dire, rarement distrayantes. Ici rien ne rappelle le pensum sur commande. L’auteur est sincèrement passionné de son sujet et il sait communiquer cette passion au lecteur. Lire la suite
Notre revue, sans engager en rien sa responsabilité, signale volontiers à ses lecteurs, parmi les nombreux ouvrages qui lui sont adressés pour compte rendu, ceux – du genre souvenirs ou témoignages – qui se rapportent à la guerre 1939-1945 et aux péripéties politiques de cette époque troublée. Nous sommes en effet nombreux à avoir vécu ces événements et il est toujours intéressant d’apprendre comment ils ont été vus et interprétés par d’autres. Mais nous nous imposons bien entendu comme règle de ne jamais mettre en doute la probité, la sincérité et la bonne foi de l’auteur, même quand sa présentation personnelle des hommes et des choses est très différente de celle d’autres témoins, non moins respectables. Lire la suite
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