Grandeur et tentations de la médecine
Le professeur Jean Bernard n’est pas seulement un chercheur infatigable auquel la médecine – particulièrement l’hématologie – est redevable de quelques-uns de ses plus récents progrès. Il s’intéresse tout autant au rôle du médecin dans la cité et aux conséquences humaines, sociales et économiques du développement médical. Son dernier livre est un diptyque dont chaque volet est consacré à l’un de ces problèmes essentiels. Les deux volets sont articulés par de solides charnières. De sorte que l’unité de l’œuvre est réelle, ce qui justifie ce genre de présentation.
La première partie donne un aperçu de quelques-uns des progrès les plus significatifs de la science médicale au cours des récentes années. Elle permet de comprendre tout ce qu’il est aujourd’hui possible de faire pour diminuer les souffrances de l’homme et retarder sa mort. Mais elle met aussi en lumière l’extrême complexité de la recherche moderne et le coût croissant des soins correspondants.
Ainsi est introduite la seconde partie de l’exposé concernant l’organisation et le fonctionnement de la santé publique qui cherche sa voie entre les écueils administratifs, politiques, sociologiques… qui sont, nous dit Jean Bernard, autant de « tentations » susceptibles de déranger un équilibre difficile mais indispensable entre des traditions morales et religieuses, et des impératifs économiques et sociaux.
Ce livre se veut une sorte de « livre de raison » qui a déjà une large audience, à un moment où l’opinion publique est tout particulièrement sensibilisée à l’évolution des idées en matière de prévention et de soins. ♦