La révolution mexicaine 1910-1940
Voici une excellente étude historique : sérieuse, honnête, bien documentée et réfléchie, qui n’a d’autre ambition que de raconter et d’expliquer, clairement et simplement, ce qui s’est passé au Mexique de 1910 à 1940, et rien d’autre. C’est là une attitude saine et constructive, qui sert la science historique française, fait honneur à l’auteur et le distingue des pseudo-historiens, plus soucieux de politique et d’actualité que désireux de bien faire leur métier.
Jean Meyer est un tout jeune agrégé d’histoire, qui a enseigné 5 ans au Mexique, puis, de retour en France et affecté au CNRS, y a préparé une thèse sur la Christiade qui lui a valu en 1971, à 29 ans, le doctorat. Il professe actuellement à l’Université de Paris I et à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (IHEAL).
Il nous prévient dès l’abord que la période de l’histoire mexicaine qu’il a choisi de présenter, ne contient, au sens propre du terme, que deux brèves révolutions : celle de Maderoen 1910-1912 et celle de Cárdenas en 1935-1938. Mais en fait, depuis 1910, les choses se sont mises à changer rapidement au Mexique, de sorte que, depuis cette date, la révolution peut être considérée comme permanente. Certains estiment même que le processus, qui s’interprète essentiellement comme celui de la construction d’un État moderne, n’est pas terminé.
En tout cas, c’est ce processus, dans le créneau qu’il a choisi, qui retient avant tout l’attention de l’auteur ; mais il ne néglige pas pour autant les différents autres aspects, surtout sociaux et économiques, de l’évolution du pays. Tout cela est très bien combiné, en un récit cohérent, qui ne néglige ni l’événement ni l’analyse.
On regrette l’absence d’une carte, la géographie du Mexique n’étant pas très familière aux lecteurs français. ♦