Paratroupes
M. le lieutenant-colonel Miksche, de l’armée tchécoslovaque, qui fit partie de l’État-major interallié à Londres, auteur de Blitzkrieg et des Erreurs stratégiques de Hitler, présente aujourd’hui une étude sur les troupes aéroportées qu’il qualifie de « paratroupes », selon leur dénomination britannique.
La partie historique est relativement courte : premiers essais de troupes parachutées en URSS, puis troupes transportées par avions (guerre d’Espagne), emploi de planeurs qui augmentent le rendement des transports en Allemagne.
Les exemples d’utilisation de troupes aéroportées pendant la Seconde Guerre mondiale sont présentés d’une manière saisissante. S’appuyant sur ces exemples, M. le lieutenant-colonel Misksche anticipe quelque peu sur l’emploi qui peut être fait des paratroupes. Ces troupes sont utilisables dans de nombreux cas qu’il étudie objectivement : occupation de défilés, destructions à l’intérieur du pays ennemi, parachutage d’émissaires. L’utilisation des planeurs permet d’accroître considérablement les effectifs transportés et les missions des paratroupes s’amplifient d’autant : création de têtes de pont pour faciliter le passage de gros obstacles, diversions puissantes et attaques à revers de l’ennemi.
L’action des paratroupes est également étudiée dans l’offensive, dans la poursuite et dans la défensive. L’auteur propose une organisation des troupes aéroportées (protection, effectifs, fractionnement, armement, missions, etc.). Il insiste sur la qualité des éléments appelés à former ces troupes d’élite. Enfin, le lieutenant-colonel Miksche étudie l’organisation arrière d’un territoire pendant la guerre sous la menace constante de paratroupes. Cette étude est neuve et suggestive ; elle donne matière à réflexions, car « la profondeur d’intervention des forces aéroportées dans les arrières des armées n’est liée qu’au rayon d’action des flottes aériennes chargées de leur soutien » : les dimensions de la France la rendraient en tout cas vulnérable, en tous points, à des troupes aéroportées.