Il n’est pas rare d’entendre dire aujourd’hui, dans certains milieux militaires, qu’il est absolument inutile d’étudier l’histoire de la dernière guerre mondiale. Cette théorie, singulière au premier abord, s’appuie sur le fait que, pendant les six années de conflit, les belligérants ont utilisé — à peu près uniquement — du matériel « classique » : chars d’assaut, canons, mitrailleuses, avions, sous-marins, cuirassés, porte-avions. C’est seulement tout à fait à la fin que sont apparues les armes « révolutionnaires » : avions à réaction, engins télécommandés et, enfin, bombe atomique. Pour des raisons diverses, les belligérants ont à peine eu le temps de s’en servir, et on n’a aucune expérience de leur maniement et des parades qui auraient pu être mises en action. Pour l’avenir, on en est donc réduit aux conjectures. Étudier une guerre menée avec un matériel entièrement périmé serait perdre son temps. Il vaut mieux réfléchir et faire preuve d’imagination. Lire les premières lignes
À propos de l'histoire tumultueuse du rattachement de l'Alsace à la France de Louis XIV à la Seconde Guerre mondiale. Lire les premières lignes
Dans la préface qu’il écrivait en juillet 1945 pour le premier numéro de la Revue des Questions de Défense Nationale, le général Juin, jetant un regard sur les cinq années qui viennent de s’écouler, s’exprimait en ces termes : « Des procédés nouveaux se sont fait jour, marqués notamment par une interdépendance de plus en plus étroite des armes et la généralisation des attaques sur les arrières. » Cette remarque s’applique tout particulièrement à l’arme aéroportée. Lire les premières lignes
Le problème des constitutions a revêtu, ces derniers mois, une importance particulière. La Revue de Défense nationale croit opportun de publier une étude documentaire sur ce problème, vital pour la Nation, étant entendu que les idées qui y sont présentées n'engagent que leur auteur.
L’envol et l’atterrissage réussis le 3 décembre 1945 d’un avion à réaction De Havilland Vampire, à bord d’un petit porte-avions britannique de 14.000 tonnes l’Ocean, constituent un événement dont l’importance mérite d’être soulignée, car elle synthétise la double révolution qui s’opère, sur mer et dans les airs, par le développement du navire porte-avions et de l’avion propulsé par réaction. Le navire armé d’avions est né à la fin de la guerre mondiale n° 1, mais il a fallu vingt-cinq ans — de 1917 à 1942 — pour que son affirmation éclate. L’avion à réaction est né à la fin de la guerre mondiale n° 2. Celle-ci s’est achevée avant qu’il ait pu s’affirmer, mais son règne n’en est pas moins certain. Lire les premières lignes
Au cours d’un exposé fait par le général J.-H. Doolittle, qui commanda la 19e, puis la 15e et la 8e Air Force américaine, devant le Comité des Affaires militaires du Sénat des États-Unis, celui-ci fit de très intéressantes révélations sur le rôle joué par l’aviation dans la victoire. Lire les premières lignes
Chroniques
Tandis que se poursuivent les discussions qui accompagnent la réorganisation de la Défense nationale, l’Armée de l’air cherche à définir sa nouvelle forme et son équilibre futur. Répondant au vœu unanime d’économies de la nation, elle vient, au cours du mois de février 1946, de démobiliser 34 000 hommes dont 1 000 officiers, 2 000 sous-officiers et 31 000 soldats pour la plupart de la classe 1943, soit, au total, plus du quart de son effectif, qui est tombé, le 1er mars, au-dessous de 90 000 h. Une démobilisation aussi massive n’a pas été sans causer quelques perturbations au sein des unités et a exigé la dissolution d’un certain nombre d’entre elles. Après la brigade d’artillerie de l’Air et les formations du génie de l’Air, c’est notre glorieuse brigade de bombardement moyen, armée de B-26 Marauder, qui vient de disparaître. Mais l’aviation française doit poursuivre sans défaillance un plan de réduction qui l’amènera en fin d’année au taux de 59 500 h, chiffre transitoire voisin du minimum de 50 000 h compatible avec les tâches qui lui ont été fixées par le Gouvernement. Lire les premières lignes
Deux événements d’une importance capitale pour l’avenir de l’Union Indochinoise ont marqué le mois qui vient de s’écouler : accord avec la Chine, accord préliminaire avec M. Ho Chi Minh, Président du Viêt-Nam [Vietnam]. À dire vrai, l’accord conclu avec la Chine n’a surpris personne. Depuis de nombreux mois, on savait que de délicates négociations avaient été engagées avec le Gouvernement de Tchoung-King pour régler d’une manière satisfaisante pour les deux pays un certain nombre de problèmes pendants depuis 1940. Il était également nécessaire de revenir, pour les adapter aux circonstances nouvelles, sur les traités passés antérieurement avec la Chine. L’accord en question a été signé à Tchoung-King le 28 février par M. Wong Chili Chieh, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement chinois et par M. Jacques Meyrier, ambassadeur de France. Bien que le texte définitif n’ait pas encore été publié, les clauses essentielles en sont cependant connues et l’on peut penser que le Gouvernement chinois a reçu largement satisfaction à ses demandes. La France a voulu reconnaître ainsi la part importante prise par la Chine dans la lutte contre le Japon et l’étendue de ses sacrifices pour la cause commune. Lire les premières lignes
Le 20 mars 1946 a eu lieu, dans la cour Estienne d’Orves du ministère des Armées, une émouvante cérémonie : la pose d’une plaque en mémoire de César Campinchi, ancien ministre de la Marine. Elle se déroula en présence de M. Edmond Michelet, ministre des Armées, de MM. Vincent Auriol et Jules Moch, de M. Duff Cooper, ambassadeur de Grande-Bretagne, des chefs d’état-major généraux des trois armées et de nombreuses personnalités militaires et civiles. Lire la suite
Bibliographie
Parmi les marins qui ont pris la plume en ces dernières années pour traiter des problèmes concernant la guerre, et leur activité de combattants sur mer, le capitaine de vaisseau Lepotier est un de ceux qui ont, dès à présent, accompli l’œuvre la plus marquante. Lire la suite
La seconde édition de ce volume permet à son auteur de dépasser le domaine purement technique auquel il avait dû se limiter sous l’occupation. Passant rapidement sur les détails juridiques de rédaction et de vote du budget, notre collaborateur Henry Laufenburger s’attache surtout à étudier le budget dans le cadre de l’économie générale, où, d’ailleurs, son importance ne fait que croître, les dépenses publiques représentant à peu près 40 % du revenu national. Du point de vue technique, les règles traditionnelles d’unité et d’universalité budgétaires sont de plus en plus battues en brèche ; mais c’est surtout la règle de l’annualité qui tend à céder la place à la notion de budget de plusieurs années, complément du plan économique, et dont on constate les premières manifestations dans la pratique des crédits d’engagement et des lois de programme. La structure budgétaire, elle aussi, se modifie de plus en plus ; le budget est le reflet de l’interventionnisme croissant de l’État : la notion de service public s’étend de jour en jour et les nationalisations vont encore accroître son domaine, substituant, pour un grand nombre d’entreprises, la notion de productivité à celle de rentabilité. Lire la suite
C’est une thèse familière à nos lecteurs et à l’opinion française que celle présentée par Louis F. Aubert dans un petit livre que devraient lire également nos camarades de combat et partenaires dans les négociations pour l’établissement d’une paix durable. Pour l’auteur, le Rhin est la frontière commune des démocraties nord-atlantiques. La sécurité de la France est devenue celle de l’Occident. La solution indispensable pour la création d’un ordre politique et économique solide, en Europe et dans le monde, c’est l’internationalisation de la Ruhr et de la Rhénanie. Lire la suite
L’auteur professe que les facteurs qui entrent en jeu dans les guerres, ainsi que les principes qui régissent l’art des combats sur terre sont éternels. Après les avoir brièvement examinés, et donné rapidement les principales définitions nécessaires à l’étude de la stratégie et de la tactique, le lieutenant-colonel Burne entreprend de démontrer, par l’étude de treize batailles décisives de l’histoire, que les généraux vainqueurs sont à peu près toujours ceux qui appliquent correctement les grands principes de la guerre, qu’il réduit à huit : poursuite de l’objectif, primauté de l’offensive, surprise, concentration, économie des forces, sécurité, mobilité et coopération. Lire la suite
Nous avons eu la bonne fortune de lire cet excellent ouvrage au moment même où les gouvernements français et américain publiaient le « Livre jaune » de leurs rapports économiques. Ce document s’est ainsi éclairé, à nos yeux, de la lumière des statistiques et des commentaires de M. Lévy-Jacquemin. On comprend mieux la « bataille des crédits » qui se livre actuellement à Washington et le sens exact de la conversion américaine au libre-échangisme. La difficile ambassade de M. Léon Blum s’est ainsi exactement située à sa place dans la conjoncture économique mondiale. Lire la suite
Tout serait à approfondir, à méditer et souvent à appliquer dans le livre qu’Émile Ludwig – l’auteur universellement connu de tant d’œuvres politiques, biographiques ou littéraires – a consacré au problème qui nous tient particulièrement à cœur, le problème allemand. Il est comme nous, d’avis que la conquête militaire et matérielle de l’Allemagne ne saurait être que précaire si elle ne se doublait pas de sa conquête morale. Lire la suite
M. le lieutenant-colonel Miksche, de l’armée tchécoslovaque, qui fit partie de l’État-major interallié à Londres, auteur de Blitzkrieg et des Erreurs stratégiques de Hitler, présente aujourd’hui une étude sur les troupes aéroportées qu’il qualifie de « paratroupes », selon leur dénomination britannique. Lire la suite
Les Anglo-Saxons ont déjà publié, au cours du dernier conflit, un nombre considérable de volumes traitant de l’art de la guerre. Il est particulièrement intéressant pour nous, Français, de considérer le choix des classiques dont le major Philipps a réédité des extraits à Londres en 1943, et qu’il considère comme les cinq plus grands écrivains militaires qui aient paru avant le XIXe siècle. Ce sont : le Chinois Sun-Tzu, qui écrivit son Art de la guerre en 500 av. J.-C, le Romain Végèce dont les Institutions militaires des Romains datent du IVe siècle de notre ère, le maréchal de Saxe dont les Rêveries sur l’art de la guerre tiennent le quart du volume, Frédéric le Grand et ses Instructions militaires à ses généraux (1747) et, enfin, Napoléon avec ses Maximes militaires, publiées par le général Burnod en 1827. Ainsi, sur ces cinq classiques, deux sont de chez nous et trois ont été écrit dans notre langue, les instructions du roi de Prusse ayant été originalement rédigées en français. Lire la suite
Venu en Angleterre avec les premières troupes canadiennes au début de la Première Guerre mondiale, William A. Bishop ne tardait pas à passer dans l’aviation, d’abord comme observateur, puis comme pilote ; et c’est un récit plein d’humour que celui des procédés de sélection alors en usage, de l’entraînement donné, des appareils confiés aux mains des néophytes. Ce qui ne l’empêcha pas d’abattre pour sa part 72 appareils ennemis. Lire la suite
Le petit livre que vient de publier l’amiral Muselier est, il nous l’annonce lui-même, l’esquisse d’une œuvre plus importante, en deux volumes, où l’auteur a l’intention de décrire sa vie très agitée « entièrement consacrée au service de la France », mais qui ne paraîtra, dit-il, « que lorsque les circonstances seront plus opportunes ». La préface de cette publication n’a guère que 150 pages. Lire la suite
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