The Logic of War (La logique de la guerre)
Le livre du Squadron Leader Murray Harris a pour but de démontrer que la clef de la victoire réside dans la liberté des communications. Il appelle à son aide de puissants champions : « La stratégie est l’étude des communications », a dit le général von Willisen ; pour l’amiral Mahan, « Les communications » dominent toute la guerre ; considérées de haut, elles forment « l’élément simple le plus important de la stratégie ». Enfin, le général von Wassmuth ajoute : « La profession militaire est devenue une industrie de transport », tandis que Napoléon proclamait que « le plus important secret de la guerre est de se rendre maître des lignes de communications ».
Après avoir esquissé une rapide « théorie des communications » et étudié leur importance dans diverses campagnes de la guerre, l’auteur montre l’intérêt croissant de la « logistique » dans les opérations combinées. Il étudie les lignes de communications vitales des alliés (Méditerranée, Atlantique, route de Russie, route de Chine) et celles de l’ennemi. Prenant l’exemple de 1918, il se réfère à Scheidemann et à Ludendorff pour mettre la défaite allemande au compte du manque de moyens de transports des munitions, des armes et du ravitaillement. Finalement, il classe les communications en tête des facteurs de la victoire et montre que le contrôle des grandes lignes vitales du Globe sera également un facteur dominant de puissance en temps de paix, le contrôle de ces lignes vitales exigeant, d’ailleurs, une puissance non seulement navale mais aéronavale, étant donné l’accroissement du rayon d’action des avions : « Les communications jouent, dit-il, un rôle plus important que jamais. Coupez les communications de l’ennemi et vous l’aurez à votre merci. Contrôlez les voies de l’Océan et vous contrôlerez le monde. Nous devons continuer à appliquer le génie de notre race aux problèmes qui nous attendent dans la guerre comme dans la paix. Tant que nous resterons maîtres de nos communications, nous serons maîtres de notre destin. »
Dans un dernier chapitre, Murray Harris (qui est le frère du maréchal de la RAF, Sir Arthur Harris, longtemps chef du Bomber Command) propose que les nations de l’Axe soient à jamais privées des moyens de production de l’azote et de l’hydrogène, sans lesquels aucune nation moderne ne pourra entreprendre une guerre.
Publié au début de 1944, ce livre avait pour dessein principal de montrer l’importance de l’action militaire menée sur les océans par la Grande-Bretagne et de réfuter les arguments des partisans de l’action directe à tout prix.
Il reste cependant des plus intéressants à consulter, car il est bien documenté, solidement construit et agréablement écrit.