Du Tchad au Danube : l'armée française dans la guerre
Il suffit d’ouvrir, au hasard, ce magnifique ouvrage pour se trouver en pleine épopée, celle d’un passé encore tout récent mais qui, déjà, appartient à l’Histoire, ou à cette forme de l’Histoire qui est le plus assurée de survivre dans la mémoire des hommes : la légende. Épopée d’efforts surhumains, de sang et de gloire, à laquelle nous devons d’être restés des Français et d’être redevenus libres.
Il y aura bientôt six ans, le général de Gaulle lançait, de Londres, son appel à la résistance et, quelques mois plus tard, commençait l’étonnante aventure des Forces françaises libres, qui, à travers les déserts d’Afrique, la Tunisie, l’Italie, la terre de France, ne devait finir qu’au-delà du Rhin, à Berchtesgaden, dans l’apothéose du rêve devenu réalité : la revanche française et l’écrasement de l’Allemagne hitlérienne.
Cette épopée revit sous nos yeux, dans cet album en quatre parties :
– « Fezzan, Tripolitaine, Tunisie » ;
– « Le Corps expéditionnaire français dans la campagne d’Italie » ;
– « La libération du territoire » ;
– « Du Rhin au Danube ».
Le grand et double mérite de cette œuvre, consacrée à la reproduction, particulièrement soignée, de documents photographiques authentiques empruntés au Service cinématographique de l’armée et aux services anglais et américain d’information – consiste d’une part, dans le choix judicieux des clichés qui donnent une connaissance exacte du cadre dans lequel se sont déroulées les opérations, des hommes – soldats et chefs – qui y ont participé, de leur armement, de leur équipement, en un mot de leur vie à la fois obscure et héroïque : et, d’autre part, dans une remarquable synthèse de ces quatre années de campagnes qui suffiraient à établir la valeur militaire d’une nation : des textes brefs, clairs, précis, alertes, qui permettent de suivre le déroulement, l’enchaînement des épisodes de cette lutte farouche incessante pour l’honneur, la liberté et la grandeur de la patrie.
Il faut savoir gré à la Direction des services de presse du ministère de la Guerre d’avoir mené à si bonne fin cette belle et nécessaire réalisation.