Science et Pouvoir
Par une analyse des situations l’auteur, qui possède une longue expérience des milieux gouvernementaux, nous montre l’impact de la science sur les autres activités humaines. La science devenant indispensable pour régler les grandes questions de guerre ou de paix, de nouvelles bases de relations entre politique et science doivent être trouvées.
L’importance de la science, facteur de progrès économique, n’est plus à démontrer. D’autre part, l’effacement des frontières entre les disciplines scientifiques, entre la science fondamentale de l’engineering, entre l’état de guerre et celui de paix, conduit à une diffusion de la souveraineté. Nouvelle Église, la science toutefois fournit moins de réponses définitives qu’elle ne pose de questions, et c’est à cause de la nature même de leur quête que les savants restent des dissidents et ne s’intéressent pas en général et de manière continue aux affaires publiques. Si l’on compare cette attitude à celle des politiciens qui, eux, s’intéressent surtout au pouvoir et à l’action, on peut admettre que l’osmose entre les deux groupes est d’autant plus difficile que la paroi à traverser est constituée d’un côté par l’administration, de l’autre par les professionnels ou techniciens qui, chacun à leur façon interprètent les résultats et les décisions des deux premiers groupes.
L’autorité doit rester au politique et les problèmes doivent être énoncés en termes de buts plutôt qu’en termes de connaissance scientifique, car l’intérêt public veut qu’un équilibre soit préservé entre les différentes sciences et, par conséquent, les programmes de recherche gros consommateurs de crédits doivent être étudiés par un état-major gouvernemental totalement indépendant d’esprit. ♦