Nouvelle Histoire de la France contemporaine. La République jacobine (10 août 1792 – 9 thermidor an II)
Il s’agit d’un ouvrage collectif, dont les deux premiers volumes : I – La chute de la monarchie (1787-1792) par Michel Vovelle ; II – La République jacobine (1792-1794) par Marc Bouloiseau sont parus au mois de janvier 1972.
L’originalité de cette édition tient au fait qu’elle a adopté pour chaque volume le format – et par conséquent le prix – du livre de poche qui, chaque jour, fort heureusement gagne de nouveaux adeptes parmi les éditeurs et le public.
Cette présentation bon enfant ne diminue en rien, comme on aurait pu le craindre, la valeur historique de l’ouvrage. Les collaborateurs choisis par Michel Winock, directeur de la série historique de la collection « Points » du Seuil, sont tous des historiens et des professeurs éminents, spécialistes des périodes qui leur ont été attribuées. Les deux premiers volumes – excellents à tous égards – nous en apportent la preuve. Non seulement ils tiennent très largement compte des recherches historiques les plus récentes et les plus sérieuses relatives au sujet traité, mais leur style est élégant et leur forme très soignée, avec juste ce qu’il faut de didactisme pour en faire aussi un ouvrage de référence, et un bon instrument de travail.
Les « histoires générales », qu’il s’agisse de pays, de peuples ou de civilisations ont toujours eu, depuis l’Encyclopédie, Michelet, Lavisse, Homo, Glotz… et tant d’autres, droit de cité sur les rayons de bibliothèque des Français cultivés. Tous les vingt ans environ, on leur en propose une nouvelle, sans qu’on puisse dire que les précédentes aient véritablement vieilli. Ce qui montre à quel point l’histoire est évolutive. Comme le théâtre, elle ne peut être séparée de son public. L’histoire en soi n’existe pas plus que le théâtre en soi. L’événement historique, comme toute situation dramatique, ne vaut, aux yeux du public, que par l’interprétation qui en est donnée. Celle qui nous est proposée aujourd’hui « passera la rampe » pendant une décennie ou deux. Puis, sans qu’elle ait démérité, se fera à nouveau sentir le besoin de la remplacer. ♦