How Communist China negociates
Titre prometteur que celui choisi par ce diplomate indien : « Comment la Chine communiste négocie ». La République populaire de Chine, qui a des relations diplomatiques avec 55 Nations, a négocié et signé des accords avec ses voisins au sujet des frontières, a participé à des conférences mondiales, est évidemment appelée à jouer un rôle croissant dans la vie internationale. D’où l’intérêt de toute étude nous éclairant sur son comportement.
Arthur Lall, représentant du Gouvernement de l’Inde aux négociations relatives au Laos en 1961-1962 et ancien ambassadeur à l’ONU, livre dans ce court ouvrage de 200 pages (le reste étant des annexes) certains aspects révélateurs sans toutefois dégager une vue d’ensemble. C’est à la limite presque un livre d’impressions. Des vues intéressantes sur le diplomate chinois comparé à son collègue soviétique : le premier serait toujours un membre du Parti, non le second, du moins jusqu’à un certain échelon dans la hiérarchie.
Dans le chapitre « Négociations avec les États d’Asie », c’est-à-dire Laos, Birmanie, Ceylan, Népal – question traitée d’une façon assez allusive – une déclaration de Chou En-laï au premier congrès populaire de Chine le 9 juillet 1957 est à retenir. Le Premier chinois précise le point de vue de Pékin avec une rare franchise : « La position que notre Gouvernement a adoptée en réglant la question de frontières entre la Chine et la Birmanie est basée sur le désir de protéger nos intérêts nationaux ainsi que sur celui de promouvoir l’amitié sino-birmane et enfin sur la solidarité entre les peuples d’Asie et d’Afrique ». Cette déclaration place l’intérêt national chinois au premier rang des motivations de Pékin et les considérations idéologiques en dernier. Selon l’auteur, la diplomatie chinoise est avant tout pragmatique et réaliste, quitte à s’envelopper dans ces nuées idéologiques destinées à égarer ceux qui acceptent de l’être. « Lorsque vient le moment de la négociation, les Chinois parlent en fin de compte d’intérêts nationaux, de ce qui constitue pour eux l’équilibre souhaitable, et dans certains cas, de neutralisation et de non-engagement ». Voici, derrière l’écran d’affirmations révolutionnaires, une réalité utile à rappeler. ♦