Actualité économique - Tensions économiques entre le Japon et l'Europe
Depuis un an, les frictions s’accentuent entre le Japon et l’Europe. En octobre 1976, le « patron des patrons » japonais a été considérablement surpris, au cours de sa tournée européenne, de la force et de l’étendue du ressentiment européen à l’égard des exportations japonaises que dominent cinq produits « sensibles » : les automobiles, les bateaux, l’acier, l’électronique domestique et les roulements. De façon paradoxale, alors que selon les idées reçues (en Europe), les Européens sont « rationnels » et les Japonais « émotifs », cet homme d’affaires tout à fait rationnel a peut-être été étonné de constater quelle charge émotive imprègne les comportements européens à l’égard du Japon.
Les entretiens périodiques entre responsables des Communautés Européennes et responsables japonais se sont déroulés dans un climat tendu. Les 15 et 16 novembre 1976, le Japon a accepté de procéder à des limitations volontaires d’exportations (d’automobiles vers la Grande-Bretagne et de navires vers l’Europe) et de mettre à l’étude l’achat de produits agricoles européens (1). En mai 1977, l’ensemble des commandes aux chantiers japonais a dépassé d’un tiers ce qui avait été prévu au sein du Comité ad hoc de l’O.C.D.E. (2). Les 19 et 20 mai 1977 à Tokyo, le Vice-président de la C.E.E., M. Haferkamp, de nationalité allemande, a semblé fort mécontent (3).
La presse, qui ne s’embarrasse pas de subtilités diplomatiques, épuise toutes les métaphores martiales en France tandis qu’à Tokyo, le Japon, présenté comme le porte-drapeau du libre-échange, est considéré comme le bouc émissaire des difficultés internes de l’Europe, accusée d’être l’avocat du protectionnisme (4).
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