Les cadres, enjeu politiques
Les cadres, ces « hommes des temps qui viennent » représentent 40 % de la population active industrielle. Cela est peu mais leur nombre s’accroît sans cesse et, par le rang qu’ils tiennent encore dans la société, par la compétence et l’autorité qui leur sont communément accordées, ils forment déjà une catégorie stratégique au plan politique et social.
De quelle couleur convient-il de les parer pour leur donner une valeur d’enjeu ? Quelles armes faut-il leur donner pour que leur stratégie soit crédible ?
Jean Dubois nous dit comment, perdant leurs attaches originelles, les cadres ont été amenés à chercher une nouvelle identité. Il analyse leur attitude vis-à-vis du syndicalisme et, à partir de cette base, il essaye de déceler les facteurs d’évolution du groupe qu’ils constituent.
L’auteur de cette très intéressante étude, fidèle tenant du syndicalisme politisé, a quelque peu tendance à considérer que l’apolitisation des cadres est un signe de leur immaturité ou pour le moins, d’un conformisme exagérément prudent. Il ne désespère pas pourtant et par un jeu subtil de paradoxes, il parvient à nous démontrer que « même s’ils restent pour un temps des apolitiques, les cadres seront des éléments de repolitisation. C’est leur sensibilité au changement qui les aura dépolitisés dans un premier temps, mais c’est leur dépolitisation qui forcera la politique à changer à son tour ». ♦