Les Communistes en Espagne
La très intéressante étude de Guy Hermet, éditée sous les auspices de la Fondation nationale des Sciences politiques (FNSP), s’adresse aussi bien aux sociologues et aux étudiants en sociologie qu’au grand public cultivé. Elle met à la disposition des premiers une documentation abondante, très bien ordonnée, présentée d’une façon claire et simple en un excellent français, accompagnée d’une bibliographie qui paraît exhaustive et de nombreuses références critiques. Aux autres, c’est-à-dire aux lecteurs simplement curieux des choses de la vie, elle permet de découvrir un des aspects les moins connus et les plus cachés de l’activité politique au sein de la société espagnole d’aujourd’hui.
Car le Parti communiste espagnol (PCE) a ceci de particulier qu’il vit dans la clandestinité et que beaucoup de ses dirigeants ont été obligés de chercher un refuge à l’étranger. Toutes les règles classiques d’organisation et de fonctionnement d’un parti politique sont de ce fait profondément perturbées. Cette situation crée au sein du PCE en Espagne une atmosphère très particulière. L’activité des militants est difficile et dangereuse. Leur audience dans le pays est forcément limitée. Ils constituent, en fait, une sorte de société secrète dont Guy Hermet s’est efforcé de démonter les ressorts, souvent mystérieux. C’est ce qui donne à son livre ce piment d’aventure et de découverte qu’on ne s’attend pas toujours à trouver dans un ouvrage scientifique de cette classe, de cette rigueur et de ce sérieux. Et c’est ce qui rend sa lecture passionnante. ♦