L’accroissement démographique, les moyens technologiques dont dispose l’homme pour agir sur la nature et la détruire avant qu’elle ne reconstitue d’elle-même ses richesses, les nuisances et les pollutions de toutes sortes inconsidérément multipliées, forment le sujet de ce livre copieux, d’où il résulte que l’homme est en train de se suicider collectivement, sans s’en rendre vraiment compte. Le jugement dernier est donc proche si les mesures les plus énergiques ne sont pas prises pour redresser cette situation, dans la mesure où elle est encore susceptible de l’être.

Instinctivement, les lecteurs trouveront sans doute exagéré le pessimisme de l’auteur. Ils n’auront cependant pas d’arguments à opposer sérieusement à ceux que celui-ci accumule, en se basant sur des données scientifiques dont le fondement est sérieux, mais qui sont peut-être un peu librement extrapolées. Quoi qu’il en soit, le problème soulevé est d’une gravité telle que l’humanité n’en a jamais eu de semblables à résoudre.

On lira donc avec intérêt ce que l’auteur dit de ses données ; on se convaincra aisément que le danger, même s’il est amplifié, n’est pas imaginaire et qu’il faut y parer au plus tôt, par une action concertée entre les États, à l’intérieur de chacun d’eux, mais aussi par l’autodiscipline de tous les hommes vivants ; car il s’agit d’assurer la survie de l’espèce humaine, non dans les siècles futurs, mais dans les toutes prochaines décennies. ♦