Les Provinciaux ou la France sans Paris
Après une préface de Jean Planchais, treize croquis rapidement brossés par des journalistes donnent de la France sans Paris, de la « province », une image souvent amusante, mais surtout nouvelle pour ceux qui ne la connaissent pas ou sont encore sous l’impression des anciens clichés. La description a du charme et pourrait sembler ne pas inciter à la réflexion ; ces tableaux épars de « coins de France » divers ne semblent pas inspirés d’une même idée directrice. La méthode rappelle celle du pointillisme en peinture. Mais de ces taches de couleurs différentes, naît cependant une impression générale que Jean Planchais se contente de suggérer, plutôt que d’indiquer expressément. Cette France multicolore et diverse préfigure, pour ceux qui savent l’observer, la France de demain, dégagée de sa vassalité vis-à-vis de Paris en ayant conquis pour chacune de ses villes et chacun de ses villages ce qui faisait autrefois l’avantage de la capitale. Cette province de demain, ce n’est pas celle d’hier ressuscitée, mais Paris réparti entre trente-six mille communes, comme chaque fragment d’un miroir brisé reste et demeure un miroir. ♦