La politique de l’énergie en France de la Seconde Guerre mondiale à l’horizon 1985
Le plan de l’ouvrage est clair, les renseignements précis ; la lecture en est facile. Ce sont des qualités qu’il importe de souligner, lorsqu’il s’agit d’une question que tout le monde croit connaître parce que ses données essentielles sont effectivement familières à tous ; mais il faut aller plus loin, et acquérir des notions plus exactes, notamment pour ne pas se laisser aller à un optimisme ou à un pessimisme également exagérés.
Il est certain que notre pays, comme tous les pays développés, souffre et continuera longtemps de souffrir du manque d’énergie nationale. La géographie ne peut changer. C’est donc une donnée de base de notre politique et de notre stratégie à long terme. Maintenir l’indépendance de la Nation, malgré une évidente et durable sujétion à des conditions défavorables est une contradiction qui doit être impérativement résolue.
L’auteur consacre la majeure partie de son étude au passé et montre comment, depuis 1945, le dilemme a été abordé dans son principe et « manœuvré » dans les applications, en France même et à l’échelle de l’Europe. La dernière partie de l’ouvrage traite des perspectives d’avenir à une quinzaine d’années d’échéance. Les besoins en énergie auront approximativement doublé en valeur absolue ; la part du charbon diminuera d’un tiers, celle des produits pétroliers triplera, celle des gaz primaires quintuplera, celle de l’énergie hydraulique augmentera de 50 %, et celle de l’énergie nucléaire, actuellement fort modeste, décuplera, tout en restant relativement faible. Sur ces données de base, assez sûres pour que l’on puisse tabler sur elles, doit s’établir la politique énergétique française, qui est évidemment une part importante de la politique générale. ♦