La Révolution culturelle
Témoin des événements qui ont tant ému l’opinion mondiale, l’auteur procède à une étude austère et détaillée de la révolution culturelle chinoise, telle qu’il l’a vue et telle qu’elle est décrite et expliquée dans des documents publiés dans les pays occidentaux, mais aussi au Japon. Reconstituant, dans toute la mesure où cela est actuellement possible, la suite des faits, mais s’intéressant davantage aux courants d’idées dont ils étaient l’expression, Jean Esmein présente cette révolution comme l’œuvre de Mao Tse Toung, s’appuyant sur la jeunesse pour tenter de rétablir l’équilibre entre le développement des villes et celui des campagnes.
Celles-ci, dans l’esprit du leader chinois, constituent la force essentielle du pays ; elles doivent s’organiser de façon à être aussi l’élément principal de sa défense, sur le plan militaire comme sur le plan économique et politique. L’avance qu’acquièrent les villes ne doit pas aboutir à une séparation entre elles et la terre, cette terre chinoise qui assure la vie de centaines de millions d’hommes. Il fallait donc éveiller les masses, éviter qu’elles ne s’enferment dans la quiétude d’une révolution routinière et privée de toute signification profonde. En même temps, la révolution culturelle était un épisode des luttes internes du Parti communiste chinois dont il fallait restaurer l’unité. L’armée et la jeunesse ont été les instruments choisis par Mao pour effectuer ce redressement qu’il jugeait nécessaire. Mais il fallait aussi qu’elles restent des instruments et ne se laissent pas griser par l’apparence du pouvoir qu’elles recevaient à des fins tactiques. Jeu difficile, dans lequel Mao risqua de se trouver débordé, mais qu’il sut finalement mener à bien. ♦