La France dans la compétition économique. Quatre débats à l’Académie des Sciences morales et politiques
Il n’est pas fréquent de voir des personnalités aussi éminentes signer ensemble un ouvrage ; le fait mérite à lui seul d’être souligné. Mais, aux débats au cours desquels les quatre auteurs ont fait leurs exposés, assistaient et participaient d’autres personnalités du monde de l’économie et de la presse, dont les interventions figurent également dans ce livre.
Celui-ci est trop court pour contenir tout ce qu’il y aurait à dire sur le sujet ; mais sa brièveté est peut-être une qualité, car elle oblige à demeurer dans l’essentiel, de même qu’à éliminer tout détail et toute accumulation de données statistiques. Les textes y gagnent en clarté ; mais le lecteur se trouve placé devant un choix qui lui incombe ; de l’avis d’experts universellement connus, il lui appartient de tirer ses propres conclusions.
Le sujet est si vaste qu’il est inutile de vouloir le résumer. Disons seulement qu’il aborde les questions les plus graves de notre économie. Une donnée est admise sans discussion : la France est un ensemble trop étroit pour qu’une économie autonome puisse s’y développer ; mais elle existe cependant et les problèmes immédiats ne peuvent être éludés, quelle que soit la solution qui leur sera donnée à long terme. Le point le plus important, nous a-t-il semblé, est celui de l’organisation même de notre économie : doit-elle être faite suivant les normes du libéralisme ou suivant celles d’une planification qui orienterait, sans abus des technocrates et de la bureaucratie, les activités publiques et privées de notre pays ? Les avis des quatre auteurs et des participants aux discussions diffèrent évidemment plus que par des nuances. Aussi bien, ne s’agissait-il pas d’aboutir à une décision, mais convenait-il d’éclairer le public sur les aspects divers de l’économie, en dehors de toute thèse simpliste. Le livre remplit bien son office à cet égard, et mérite largement d’être lu. ♦