Vie et mort de la Révolution culturelle
La Révolution culturelle a fait passer la Chine de l’ère communiste à l’ère « maoïste », en donnant à Mao Tse Toung un pouvoir absolu que l’élimination de ses adversaires politiques lui assure dorénavant. Mais cette ère maoïste est grosse de lourds dangers. L’URSS en est consciente, qui est convaincue qu’un jour il lui faudra lutter contre la Chine, en s’appuyant sur l’ONU et les États-Unis. Car la Chine maoïste, sûre de l’orthodoxie de sa doctrine, consciente de sa force, sera essentiellement nationaliste et prête à lutter contre tous les déviationnismes, avant même de s’attaquer au monde « bourgeois » de l’Occident.
Brièvement résumé, la thèse de l’auteur confirme une crainte qui hante beaucoup de gens dans le monde. On peut, certes, la discuter ; mais il est difficile de l’éliminer entièrement.
Surtout après avoir lu ce livre, qui est un reportage et prétend ne pas être autre chose. Reportage sur l’histoire de la Révolution culturelle, qui a tant intrigué l’opinion mondiale, de la fin de 1965 à nos jours, et à propos de laquelle tant d’explications ont déjà été données. Pour Fernand Gigon, elle est une lutte, qui s’inscrit dans la plus pure tradition chinoise vieille de 5 000 ans, entre les rivaux qui cherchent à s’emparer du pouvoir et ont sur les foules la même autorité qu’avaient autrefois les empereurs. Les exemples donnés par l’auteur, traduisant des textes chinois, sont frappants et caractéristiques de méthodes qui, pour un esprit occidental, paraissent à la fois aberrantes, odieuses et stupides et dont on frémit à la seule idée qu’elles pourraient être exportées dans le monde.
Si parfois, certains passages de cet ouvrage semblent un peu confus, l’ensemble est d’intérêt et mérite largement une attention soutenue. ♦