Les citoyens au pouvoir. Douze régions et deux mille communes
Une critique du découpage actuel de la France en communes, départements et régions précède une proposition d’une organisation nouvelle qui, selon les auteurs, correspondrait bien davantage à l’exercice d’une véritable démocratie, à la participation des citoyens aux affaires publiques, à la répartition et à l’emploi des fonds.
Cette organisation comporterait une décentralisation et un remembrement : décentralisation de certaines prérogatives de l’État, que celui-ci ne peut exercer efficacement sans faire peser une contrainte trop forte sur l’exécution des travaux d’utilité publique ; remembrement des 33 000 communes actuelles, dont l’immense majorité est financièrement incapable de faire face aux dépenses nécessitées par l’aménagement moderne de leurs étendues urbaines et rurales. La commune ayant, approximativement, les dimensions des cantons, la région groupant quelques millions d’habitants, semblent correspondre à l’articulation désirable.
Mais il ne s’agit pas seulement de tracer des limites de circonscriptions d’un nouveau genre. Il faut surtout les faire correspondre à une réalité bien vivante, à une compréhension renouvelée de l’économie, et les faire concourir harmonieusement, sur le plan national, à l’effort de tous pour assurer le mieux-être de chacun.
Telles sont, dans leurs très grandes lignes, les propositions du groupe d’étude qui s’est penché sur la question. Dans cet essai relativement court on ne peut s’attendre à des développements donnant le détail d’une réforme qui serait évidemment considérable. De nombreux problèmes ne sont qu’esquissés, et si la théorie est séduisante, il conviendrait de s’attendre à la voir assez profondément modifiée dans ses applications, dont la complexité est facile à imaginer.
Le lecteur de cette Revue regrettera sans doute que la Défense nationale ne fasse l’objet d’aucune étude particulière et que le terme même ne soit mentionné qu’une seule fois, sauf erreur, parmi les attributions demeurant à l’État. Il est dommage que les études portant sur l’aménagement du territoire, sous quelque aspect que ce soit, oublient les questions de défense, pourtant indispensables, même dans un projet sommaire. De toute évidence, la Défense est « partie prenante » dans une entreprise de ce genre, qu’elle dicte certaines conditions impératives ou subisse des contraintes ; elle ne doit pas être négligée. ♦