On sait combien l'Union soviétique redoute que la détente et la coopération technologique avec l'Ouest n'aillent de pair avec une pénétration des idées libérales qui serviraient d'aliment à la dissidence et à la contestation internes. Entre cette forteresse de l'orthodoxie marxiste, soucieuse de préserver la cohésion du camp socialiste, et l'Occident pour qui la liberté de l'information est un dogme, comment s'organisent les rapports en matière de circulation de l'information, à quelles pratiques donnent-ils lieu et quelles perspectives d'amélioration offrent-ils pour l'avenir ?
Le débat sur la circulation internationale de l'information dans l'Europe d'Helsinki
La question de la circulation internationale de l’information a été l’un des principaux abcès de fixation de la C.S.C.E., des consultations préparatoires de Dipoli aux négociations de Genève. Tel est, semble-t-il, encore le cas à l’actuelle réunion de Belgrade (1977-78). En effet, en dehors du domaine militaire, c’est dans celui de l’information que l’opposition Est-Ouest revêt son caractère le plus acrimonieux et suscite le plus de méfiance et d’incompréhension mutuelles. La démarche que l’on se propose ici est triple : dégager les conceptions philosophiques en présence, évaluer l’impact de l’Acte final d’Helsinki et analyser les propositions sur l’information soumises à la réunion de Belgrade.
Les conceptions philosophiques de l’Est et de l’Ouest
Le débat se ramène au choc de deux conceptions : celle de la libre circulation de l’information et celle des échanges d’information.
• Libre circulation de l’information : Pour les Occidentaux, nul obstacle ne devrait s’opposer indûment à la circulation des idées – à commencer par les nouvelles d’information – entre les États-nations du monde. Deux arguments principaux sont avancés à cet égard :
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