Première histoire d’ensemble de la Résistance grecque publiée en France, œuvre d’un écrivain d’origine grecque qui participa aux combats dont il fait le récit, thèse en faveur des partis de gauche contre le régime réactionnaire d’Athènes, cet ouvrage aux vastes dimensions expose les conditions dans lesquelles se déroulèrent des événements qui sont vraisemblablement parmi les plus a embrouillés s de la deuxième guerre mondiale. Nous ne nous hasarderons pas ici à les résumer, car même un résumé serait trop long. La Résistance grecque a ses caractéristiques propres ; le peuple grec, comme l’écrit l’auteur, a puisé dans son histoire « une vocation de Résistance » ; mais il y a aussi profondément implantées, les racines de dissensions intérieures auxquelles l’action des Grandes Puissances n’est pas étrangère.

La Résistance grecque, plus que tout autre, fut la résultante de divers courants ; un sursaut de défense contre l’occupant au premier chef, mais également une lutte pour le pouvoir à l’intérieur des frontières et un appel aux aides extérieures qui déçurent les uns et satisfirent les autres. L’intervention directe de la Grande-Bretagne, à plusieurs reprises, celle, moins visible, de l’URSS tout au long du conflit, firent de la Grèce une terre sur laquelle s’affrontaient déjà l’Occident et l’Orient.

Le lecteur français sera sans aucun doute plus sensible aux récits des combats contre l’occupant, ou aux manifestations des influences extérieures, qu’à la politique proprement grecque. Il se demandera aussi dans quelle mesure la prise de position de l’auteur ne modifie pas, consciemment ou non, certains aspects de la question qui lui est si minutieusement exposée. Tel qu’il se présente, ce livre comble certainement un vide dans notre documentation sur la dernière guerre mondiale ; à ce titre, il est le bienvenu.