Histoire des institutions et des régimes politiques de la France moderne (1789-1958)
Dans notre numéro d’août-septembre 1965, nous avions rendu compte de la publication de la deuxième édition de cet ouvrage ; elle couvrait la période 1789-1945. L’histoire institutionnelle de la IVe République est donc ajoutée dans la présente édition, ce qui est suffisamment explicite pour souligner l’intérêt d’une œuvre qui, tout en s’efforçant de faire la synthèse et d’établir la continuité des institutions françaises depuis près de deux cents ans, n’en néglige aucun aspect.
L’auteur montre comment la France, après avoir réalisé en 1789 la plus nette coupure historique entre deux régimes, a cherché à s’accorder avec le monde et son rapide progrès. D’abord, des périodes de tentatives provisoires ont été consacrées à la recherche d’un équilibre stable entre des situations sociales en évolution constante et la superstructure institutionnelle. La Troisième République, longuement mûrie, a réalisé cet équilibre, que la guerre de 1914-1918 d’abord, celle de 1939-1945 ensuite, ont rompu : la France a alors tenté une nouvelle recherche d’un équilibre satisfaisant, qui s’est manifestée en 1958 par l’effondrement la IVe République dans les conditions que l’on sait. Le livre s’arrête à l’aurore de la Ve République, héritière d’un legs « inestimable » dans l’adaptation matérielle du pays au temps moderne, mais aussi d’un lourd passif dans le domaine institutionnel.
Ainsi, une réponse, au moins partielle, est-elle donnée à l’interrogation sur laquelle se terminait la deuxième édition : la France entre-t-elle dans une nouvelle période de son histoire, à la suite du dernier conflit mondial ? Elle est à la recherche et à la conquête de l’accord entre les faits, les théories et les désirs, à l’instant difficile où les choix sont capitaux. Mais une autre question vient à l’esprit du lecteur ; l’idéal a-t-il été atteint ? Ici cesse l’histoire et commence l’actualité…