Les cinq jours de Toul
Combien d’unités, au cours de la débâcle de juin 1940, ont écrit de belles pages de gloire, ensevelies dans le raz-de-marée de la défaite et oubliées de tous, sauf de ceux qui les écrivirent ? Aussi ne peut-on que féliciter l’auteur d’avoir voulu conserver le souvenir des journées du 18 au 22 juin, vécues au combat avec un régiment d’infanterie, dans la région de Toul. L’hommage ainsi rendu à quelques-uns des vrais combattants de 1940 s’adresse à tous ceux qui, dispersés à travers la France envahie, ont résisté jusqu’à l’armistice et n’ont déposé les armes que sur ordre.
Le 227e Régiment d’infanterie (RI) est un régiment de réserve, dans lequel se retrouvent tous les éléments qui composent la nation. Aussi le combat qu’il va mener est-il, à une échelle modeste, celui que tout le pays aurait pu, si les circonstances l’avaient permis, tenté de poursuivre.
Les combats commencent au moment où l’armistice est demandé. Fallait-il lutter, ou attendre que l’inexorable se produise ? Et lorsque cesse le feu, que faut-il faire ? Reprendre sa liberté ? Obéir aux ordres et continuer d’être militaire, même dans des circonstances extraordinaires, au sens propre du mot ? Ce choix, beaucoup de combattants ont dû le faire, en groupes isolés, ou seuls devant leur conscience. Il a été divers, comme sont divers les hommes et les caractères.
« Il y a dans les combats de Toul les fondements d’une éthique », écrit l’auteur, qui sent bien ce que son récit a d’exemplaire. Il fallait obéir au chef du moment, comme le veulent non seulement la tradition, mais aussi l’esprit militaire dans une nation armée.
Ce récit s’élève largement au-dessus des événements vécus par le 227e RI.