Dans un important travail de synthèse, bien illustré, accompagné de cartes très claires, l’auteur a présenté l’histoire des troupes sahariennes auxquelles il a appartenu. Il n’a aucunement cherché à faire œuvre de littérature ; mais il a mené une étude scientifique, au cours de laquelle il montre les raisons qui ont conduit à la création de troupes spécialisées dans la police du désert, puis, en fonction de l’évolution des techniques, celles de leurs successives transformations.

Adaptation constante au terrain et à l’adversaire, recherche obstinée de l’allégement logistique, puis solutions diverses et progressives des problèmes tactiques, telles sont les premières étapes de cette histoire. En 1905, les compagnies sahariennes sont créées, simples par leur organisation, efficaces dans leur action ; en 1908, en s’inspirant de la solution adoptée dans le Nord du Sahara, les troupes coloniales mettent à leur tour au point l’outil adapté aux conditions particulières du sud-saharien. La pacification du désert commence alors, non sans difficultés, non sans déboires ; mais elle se poursuit et s’achève après trente années de combats et d’action politique.

Les moyens les plus nouveaux sont utilisés : auto, avion, TSF. Leur emploi, en se généralisant et en se perfectionnant, modifie fondamentalement la vie et les opérations dans le désert. Mais les modifications politiques dont l’Afrique est le théâtre conduisent à la suppression progressive des unités françaises au Sahara. L’histoire de celles-ci est achevée. Mais le Sahara demeure ; sera-t-il un jour le théâtre d’opérations de vaste envergure ? « Il serait encore sage, conclut l’auteur, de profiter des leçons de plus d’un siècle d’histoire militaire française au Sahara ».

Il ne fait aucun doute que cet important travail permet de garder l’essentiel de ce qu’il ne faut pas oublier. ♦