Angola, clé de l’Afrique
La question angolaise est une des plus controversées. Dans le mouvement général de décolonisation, les Portugais maintiennent leurs positions en Afrique, dans ce qu’ils considèrent, non comme des colonies, mais comme des provinces. L’auteur, roumain devenu américain, a souffert des persécutions communistes dans son pays : il a émigré pour s’y soustraire. À ses yeux, il n’est pire colonialisme que celui que les Soviets exercent dans les pays satellites. Aussi est-il allé en Angola pour se rendre compte, certes, de ce qu’il s’y passait, mais avec des références dont ne disposent pas les journalistes et écrivains occidentaux.
Ce qu’il a vu l’a conduit à penser que la politique portugaise était la bonne. S’élevant violemment contre la décolonisation telle que l’ont pratiquée les grandes nations européennes, pensant que les Africains sont incapables de se gouverner eux-mêmes dans l’état actuel de leur évolution, il défend les thèses portugaises, sans cacher d’ailleurs les quelques points sur lesquels il est en désaccord avec elles. Mais dans l’ensemble, son livre est une plaidoirie en faveur du Portugal et des Portugais, plaidoirie qui ne cherche nullement à excuser mais qui se montre agressive.
Il faut reconnaître que le mouvement est tel que le lecteur est souvent pris par l’exposé des arguments, la description des faits et la véhémence du narrateur. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse en fin de compte avoir de cet ouvrage, il n’est certainement pas indifférent. Ce public a si souvent été abreuvé des thèses anticolonialistes qu’il est sans doute salutaire qu’il puisse aussi prendre connaissance des thèses contraires. La lecture de ce livre en est une bonne occasion.