La Finlande dans l’étau germano-soviétique
Une des périodes les moins connues de la Seconde Guerre mondiale est celle qui sépare les deux conflits entre la Finlande et l’URSS. On sait que les Soviets attaquèrent la Finlande le 30 novembre 1939 ; ils lui imposèrent la paix de Moscou en mars 1940, mais la guerre reprit à la fin de juin 1941, lorsque les Allemands attaquèrent la Russie. L’histoire que raconte minutieusement l’auteur est donc celle des quinze mois de paix apparente et pourtant profondément troublée.
Sans entrer dans le détail des événements, bornons-nous à indiquer que Heikki Jalanti estime que les dirigeants finlandais ont misé, en 1941, sur une victoire allemande ; tout semblait y faire croire à l’époque ; elle aurait donné à la Finlande l’occasion de prendre sa revanche sur l’URSS. Cependant, cette alliance germano-finlandaise n’était pas sans danger : d’abord celui d’une « collaboration » qui aurait pratiquement mis la Finlande à la merci de l’Allemagne, et compromis gravement l’indépendance du pays, une indépendance acquise depuis bien peu de temps et qu’il fallait consolider. La solution de « cobelligérance » avec l’Allemagne permit à la Finlande d’éviter le pire. Curieusement, elle lui valut aussi d’être le seul État qui put, après la victoire alliée de 1944, éviter l’occupation soviétique et sa transformation en État satellite. Cette sauvegarde de l’indépendance finnoise trouve ses racines dans les événements de la trêve de quinze mois qui fait l’objet de ce livre.
Ainsi, ce qui pourrait paraître un « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale prend-il sa véritable dimension et donne-t-il une leçon de politique, en offrant de larges sujets de réflexions.