Raid altitude 4 000. Journal de guerre de la Luftwaffe
D’après le préfacier, ce livre est le premier ouvrage écrit en langue allemande qui présente une histoire résumée, mais complète, de la Luftwaffe pendant la dernière guerre. Il en résume en effet les grandes étapes et en décrit les hauts faits par une série d’anecdotes qui viennent s’inscrire dans le déroulement des principaux événements. À la fin de chacune des parties de l’ouvrage, l’auteur donne, sous une forme condensée, les enseignements qu’il convient d’en tirer.
Par exemple, après avoir traité de la bataille d’Angleterre, fin 1940 et début 1941, il indique les causes qui, selon lui, ont entraîné l’insuccès allemand : absence de bombardiers puissants à grand rayon d’action, insuffisance de la chasse, incapable d’assurer simultanément la protection des bombardiers et la destruction de la chasse adverse, efficacité des radars anglais, production importante des usines aéronautiques britanniques permettant largement de combler les pertes, conditions météorologiques de plus en plus défavorables alors que la saison d’hiver approchait, erreurs et versatilité du commandement de la Luftwaffe dans le choix des objectifs, erreur d’appréciation dans l’efficacité réelle des bombardements, insuffisance du nombre des sous-marins allemands et impossibilité corrélative de combiner l’action navale et l’action aérienne, besoins de plus en plus pressants vers l’Est en prévision de l’attaque contre la Russie.
C’est l’histoire d’un déclin progressif de l’arme qui avait en grande partie permis les grandes victoires sur la Pologne, la France, la Grèce, que raconte Cajus Bekker. C’est aussi l’explication de certaines opérations controversées, telles que le bombardement de Rotterdam, le 10 mai 1940 ; explications par lesquelles l’auteur tente de justifier ou d’excuser certains actes qui, à l’époque et maintenant encore dans les histoires officielles, lui semblent présentés de façon inexacte.
Au total, un livre intéressant, de lecture aisée, dont le témoignage mérite d’être entendu, même si les lecteurs ne partagent pas toutes les idées de l’auteur.