Voici, en quelques pages d’une lecture facile, un résumé de l’histoire du monde, considérée du point de vue économique. L’homme apparut sur la terre il y a 500 000 ans, et sa condition fut complètement changée par la découverte de l’agriculture, 10 000 ans avant Jésus-Christ, donc à une époque toute récente si on la compare à la durée de l’existence humaine. La culture et l’élevage, remplaçant la cueillette et la chasse, permirent un accroissement considérable de la population du globe, qui, de quelques millions, put passer à quelques centaines de millions. Mais la révolution industrielle des XVIII^e et XIX^e siècles allait autoriser un nouvel accroissement qui porterait cette population à près de trois milliards d’hommes de nos jours, et, si la progression continue au même rythme, à 86 milliards dans deux cents ans. « Dans sept cents ans, à partir de 1956, il y aurait une personne par mètre carré sur la terre, y compris les océans ».

Une telle densité ne paraît pas concevable. Il faudra donc que le taux de la natalité s’abaisse considérablement, ou que le taux de la mortalité augmente largement. À ce phénomène inéluctable, il faut préparer les hommes. L’éducation doit jouer un rôle primordial. Devant cet envahissement numérique, il faut préserver la valeur qualitative de l’homme. « Ce dont l’homme manque désespérément aujourd’hui, c’est d’une éducation qui le mette à même de procéder au bon usage des techniques qu’il possède ».

Ainsi, ce livre si court, plein de tableaux et de statistiques, débouche-t-il sur de hautes préoccupations philosophiques, et, ce qui est mieux, sur l’indication d’une ligne d’action. ♦