La réunion de Belgrade devait examiner les résultats pratiques des recommandations inscrites dans l'Acte final de la Conférence d'Helsinki. Après l'exploitation faite par les « dissidents » notamment soviétiques et tchèques de ces recommandations, les déclarations occidentales concernant le viol des droits de l'homme à l'Est et les réactions très vives des Soviétiques à ce sujet, il ne fallait guère s'attendre à ce qu'un temps serein régnât sur la réunion de Belgrade. L'auteur fait le bilan de cette réunion – bilan qui n'est d'ailleurs pas négligeable – et commente le document final auquel elle a donné lieu. Il donne ensuite un aperçu des buts des nouvelles rencontres décidées à Belgrade : soit réunions d'experts à Bonn (1978), Montreux (1978) et La Valette (1979), soit réunion de même type que celle de Belgrade à Madrid en 1980. Le dialogue essentiel au maintien de la détente se poursuit, et c'est là le résultat le plus sûr de Belgrade.
La réunion de Belgrade sur les suites de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) : évaluation et perspectives
Après de longs débats de fond (4 octobre 1977-8 mars 1978), eux-mêmes précédés de plusieurs semaines de négociations procédurales (15 juin-5 août 1977), la Réunion de Belgrade sur les « Suites de la C.S.C.E. » vient de s’achever par un « Document de clôture » qui se situe en deçà des objectifs minimalistes de l’ensemble des États participants. Si, en tout état de cause, Belgrade ne saurait être considérée comme un succès, une lecture véritablement attentive du Document de clôture interdit toutefois une évaluation négative pure et simple de la réunion.
Les 19 paragraphes du Document de clôture (ci-joint en annexe) peuvent être divisés en six sections d’inégale longueur et importance : description du déroulement de la Réunion (par. 1 à 3) : conclusions politiques générales (par. 4) ; résultats de l’examen de la mise en œuvre de l’Acte final d’Helsinki (par. 5 à 7) : résultats de l’examen de propositions nouvelles visant à l’amélioration de la mise en œuvre de l’Acte final (par. 8 et 9) ; poursuite du processus multilatéral de la C.S.C.E. (par. 10 à 17) ; clauses finales (par. 18 et 19). C’est en fonction des paragraphes 5 à 17, ou autrement dit au regard du triple mandat officiel de la réunion, qu’il convient de porter un jugement significatif sur Belgrade.
L’examen de la mise en œuvre de l’Acte final pour la période 1975-1977
Conformément aux dispositions de l’Acte final sur les suites, les États participants à la réunion de Belgrade devaient en tout premier lieu procéder à un « échange de vues approfondi portant à la fois sur la mise en œuvre des dispositions de l’Acte final et l’exécution des lâches définies par la Conférence, ainsi que, dans le contexte des questions traitées par celle-ci, sur l’approfondissement de leurs relations mutuelles, l’amélioration de la sécurité et le développement de la coopération en Europe et le développement du processus de la détente à l’avenir ».
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