Les groupes de pression
Une catégorie sociale quelconque devient un « groupe de pression » lorsqu’elle tente d’influencer les décisions des pouvoirs publics, dans un sens favorable à ses intérêts ou à ses principes moraux. Il ne faut pas donner à l’expression un sens péjoratif ; elle désigne et caractérise simplement une attitude.
L’auteur, qui a déjà écrit sur le même sujet, présente dans ce court volume un résumé de ses observations sur la constitution, les modes d’action et les résultats de ces groupes de pression si nombreux et d’importance si variable. Il estime inévitable que ces groupes se forment, inévitable également qu’ils agissent sur les pouvoirs publics (de même que les pouvoirs publics tentent d’agir sur eux) : le phénomène n’est pas récent, c’est son développement qui le fait apparaître plus visiblement dans le monde moderne que dans les sociétés d’autrefois. Il juge cependant que dans l’ensemble le résultat de l’action de ces groupes est défavorable ; il se solde en effet par un freinage du progrès, les groupes tentant généralement de maintenir l’ordre établi.
Mais dans cette conclusion, l’auteur reconnaît qu’il ne vise que les circonstances de la vie politique et administrative courante. On pourrait, juge-t-il, transposer les méthodes de recherches employées à propos des groupes de pression qui n’essayent de modifier ou de dévier suivant leurs intérêts les décisions politiques et gouvernementales, à l’activité des groupements qui cherchent à renverser le pouvoir et à modifier les structures de la société.
L’ouvrage est également intéressant par les indications qu’il donne sur des mécanismes qui se retrouvent, amplifiés dans les mouvements insurrectionnels ou révolutionnaires. Le lecteur trouvera une large moisson de sujets de réflexion, dans ce livre bien court, mais très dense. ♦