La psychologie dans l’Armée
« Cet ouvrage s’adresse à des psychologues professionnels appelés un jour ou l’autre à se pencher sur des problèmes militaires et à ceux, officiers, qui auront à être en contact avec eux. » On ne saurait mieux définir le but, la portée et le caractère de ce livre qu’en reproduisant les lignes par lesquels il s’ouvre.
Il s’agit d’un travail scientifique, dans lequel nulle concession n’est faite à des considérations subjectives. C’est dire que sa lecture en est assez austère. L’auteur a surtout voulu clarifier les différentes questions propres à l’armée et dans lesquelles s’ouvre un champ d’action pour les psychologues professionnels, en même temps que convaincre les officiers de l’intérêt et de l’importance d’une approche scientifique de ces questions.
Après une introduction et un chapitre consacrés à la définition et à la description du milieu particulier que constitue l’Armée – plus exactement les Forces armées – le livre se divise en quatre parties. Dans la première, l’auteur étudie ou formule les problèmes de l’adaptation des postes à l’homme, en insistant sur les conditions dans lesquelles ces postes doivent être tenus au combat, c’est-à-dire dans des conditions très différentes de celles de l’industrie en temps normal, par exemple. Dans la deuxième partie, c’est le problème inverse qui est abordé : l’adaptation de l’homme à son poste, avec la sélection et la répartition du personnel, sa formation en vue des emplois qu’il devra tenir, les notations dont il doit faire l’objet au cours de sa carrière militaire. La troisième partie porte sur des questions plus complexes, où la psychologie rejoint la sociologie : l’adaptation de l’individu au milieu social, c’est-à-dire essentiellement ce que les militaires appellent couramment la formation du moral, et le choix des chefs dans la hiérarchie multiple du commandement. Enfin, la quatrième et dernière partie, très courte, traite de l’implantation des sciences de l’homme dans l’armée.
Il est bon, au moment où les problèmes de psychologie et d’action psychologique dans l’armée et en temps de guerre sont à l’ordre du jour qu’un spécialiste fasse le point de questions si souvent controversées par des auteurs qui n’ont aucune notion des problèmes réels à résoudre. La lecture du livre du colonel Chandessais remettra dans certains esprits bien des choses en place ; elle montre qu’il existe un ensemble de problèmes techniques, à la résolution desquels psychotechniciens et officiers doivent s’attacher ensemble, dans une mutuelle compréhension. ♦