Le gouvernement libanais de M. Sélim el Hoss, dont tous les membres sont des personnalités non politiques, à l’exception de M. Fouad Boutros, ministre des Affaires étrangères et de la Défense, avait été mis en place par le président Elias Sarkis en vue d’entreprendre, en tous domaines, la reconstruction du Liban. Durant l’année 1977 il a commencé de déployer, sur le plan technique, de fructueux efforts. Les amis du Liban ont alors conçu l’espoir de la renaissance rapide d’un pays qui, à de nombreuses reprises dans l’histoire, a en effet montré la valeur de ses ressources humaines et matérielles, et les qualités d’intelligence, de courage et de volonté de son peuple.

Mais, depuis le début de 1978, de graves difficultés politiques éprouvent ce gouvernement qui, de par sa constitution même, n’est guère en mesure de les affronter efficacement. Une équipe de techniciens n’a en effet que peu de moyens de manœuvre, à l’intérieur sur le terrain des partis et des clans, parfois armés, à l’extérieur à l’égard d’États forts et bien assis. Il lui faudrait, pour obtenir un véritable succès, bénéficier d’une trêve, partisane et diplomatique.

Cette trêve salutaire a été refusée au Liban. Nombre des citoyens de ce pays pensent que ce ne fut pas simple hasard, mais résultat d’une machination. Maintes analyses de ce complot ont été proposées ; plusieurs d’entre elles jettent en effet, sur les événements, un jour assez singulier ; mais seul l’avenir permettra de départager ces hypothèses discordantes.