La Chine populaire
Le colonel Guillermaz est sans doute un des plus avertis parmi ceux qui ont des questions chinoises une connaissance profonde, acquise au cours de longs séjours en Extrême-Orient. Dans le livre qu’il nous donne aujourd’hui, cette connaissance se manifeste de façon démonstrative et évidente, car il fallait une singulière maîtrise de la question pour condenser, en si peu de pages, l’histoire de l’accession du parti communiste chinois au pouvoir et synthétiser les grands bouleversements que la révolution a apportés à l’économie, à la vie sociale et même à la pensée des Chinois.
Le lecteur trouvera donc un précis, objectif et net, de ce qu’il convient de savoir ou de se remémorer de la Chine actuelle, au moment où celle-ci célèbre le dixième anniversaire de la République communiste. Mais il sera peut-être davantage attiré par le dernier chapitre du livre, dans lequel l’auteur donne son opinion personnelle sur l’avenir prochain de la Chine et de ses rapports avec le reste du monde. Jacques Guillermaz ne pense pas qu’une rupture se produise dans un proche avenir entre l’URSS et la Chine, trop solidaires l’une de l’autre dans la lutte contre le capitalisme pour se séparer et s’opposer alors que leur adversaire est encore redoutable. Il se défend de faire des prévisions à trop longue échéance avant que la génération présente ait disparu. On lira avec le plus grand intérêt l’exposé motivé de l’opinion de l’auteur, dont le livre vient à point pour éclairer la question chinoise et lui donner tout son relief et toute son importance dans l’histoire de notre temps. ♦