L’astronomie nouvelle
Dans un précédent numéro nous avons rendu compte d’un autre ouvrage de Pierre Rousseau : À la conquête des étoiles. L’auteur nous exposait les différentes phases de la prospection des étoiles. Se dégageant du point de vue purement descriptif, il cherchait à mettre en lumière le mécanisme de cette conquête. C’était donc déjà un peu plus qu’une histoire de l’astronomie.
Ici Pierre Rousseau entend montrer les progrès de base de l’astronomie et, grâce à l’application de découvertes scientifiques récentes, bâtir une « astronomie nouvelle ».
La philosophie de son traité est tout entière dans la remarque suivante : Pascal admettait que « la fin et le principe des choses lui étaient invinciblement cachés » car ils sont inclus dans deux infinis : l’infiniment petit et l’infiniment grand. Or, on ne peut dire que l’infiniment petit soit actuellement un mystère insondable. Rien n’empêche par conséquent de penser que l’infiniment grand soit à portée de la connaissance humaine.
Reprenant la plupart des grands problèmes de l’Espace et les plus récentes découvertes relatives aux astres, l’auteur montre que les progrès incomparables obtenus sont dus à l’utilisation des derniers progrès de la science. Ainsi l’atome nous fait connaître l’étoile. La loi de Planck permet de déchiffrer les messages stellaires, – les spoutniks ouvrent les portes de l’observation rapprochée. Eddington analyse les étoiles et établit la relation « masse-luminosité », – nous frôlons l’absurdité et la folie en la société de Fowler et de Fermi-Dirad, calculateurs et inventeurs de la « matière dégénérée » et découvreurs des « naines-blanches » dont les caractéristiques contraignent notre raison à admettre que nous semblons vivre dans un espace hermétiquement clos, etc., etc.
« Aux frontières de l’Espace » Pierre Rousseau s’interroge sur « les limites de la science ». Il repose les problèmes fondamentaux. Tour d’horizon impressionnant au cours duquel on éprouve quelque chose comme le vertige métaphysique de Pascal. Aussi, – malgré qu’il en ait, en raison de sa proposition initiale, – conclut-il, avec Ernest Esclangon en se demandant si « en face de l’univers sans borne… l’intelligence humaine… se trouve elle-même limitée ».
Au demeurant, ouvrage passionnant et manifestant une parfaite maîtrise de l’art de la vulgarisation scientifique. ♦