Bélisaire, généralissime byzantin (504-565)
Bélisaire, dont le publie ne connaît généralement que l’image d’un vieillard aveugle et mendiant dans son casque, fut un des plus grands génies militaires qui n’aient jamais vécu. Général à 23 ans, vainqueur des Perses, des Vandales et des Goths, il ramena à Byzance deux rois prisonniers [Gélimaire, roi des Vanadales, et Vitigès, roi des Ostroghts], refusa une couronne impériale et, à la veille de sa mort, sauva encore sa patrie d’une dangereuse invasion des Huns. Après avoir été longtemps le favori de l’empereur Justinien, il fut mis prématurément à la retraite et termina son existence misérablement.
Sa vie est une suite d’aventures extraordinaires. Elle s’est passée pendant cet étonnant VIe siècle byzantin tout bouillonnant d’héroïsme, d’intrigues, de débauche et de crimes, au milieu des guerres, des révolutions de palais, des émeutes de l’Hippodrome et des luttes religieuses atroces. On y voit défiler de nombreuses figures inquiétantes et passionnées : la femme du héros, Antonine, ancienne courtisane comme son amie Théodora devenue la toute-puissante impératrice ; le beau Théodose, amant d’Antonine ; Jean de Cappadoce, le ministre ambitieux ; l’eunuque Narsès, rival de Bélisaire en art militaire ; des évêques, des papes, des empereurs, des rois barbares, toute une foule brutale, ardente et colorée.
Le général Chassin a cherché à donner de cette époque une reconstitution personnelle aussi claire et vivante que possible. S’appuyant sur la documentation la plus sérieuse et sur les études les plus modernes des spécialistes, il a recréé un Bélisaire de chair et de sang, aussi admirable sous les armes que faible dans sa vie privée, fidèle jusqu’à la mort à l’empereur qui le disgracie comme à la femme qui le bafoue. ♦