Politique et diplomatie - Analyse et prévision : à propos de Camp David
La recherche dans le domaine des relations internationales invite d’une manière inéluctable à poser la question : est-il possible – et si oui dans quelles limites – de prévoir ? Il est impossible d’éluder cette question lorsque la recherche a pour objet les relations contemporaines, c’est-à-dire celles qui figurent dans la période même où s’effectue la recherche. Si la question s’impose d’un point de vue épistémologique pour quiconque s’interroge sur les « sciences de l’homme » et les limites du savoir qu’elles peuvent dispenser, elle s’impose à plus forte raison aux politiques et à tous ceux dont la recherche doit comporter des conséquences pratiques. L’objet de cet article n’est pas de répondre en général à cette question, mais de l’illustrer par un exemple en y apportant quelques éléments de réponse.
L’exemple choisi est l’accord de Camp David auquel j’ai récemment consacré un article (1).
Une première observation : les événements internationaux, comme tous les autres, s’enchaînent en séries à partir de « points forts » qui marquent des commencements. S’il est difficile de prévoir ces commencements ou ces tournants, il me paraît par contre possible, par l’analyse de ces points forts, et compte tenu d’une information suffisante, de prévoir les séries d’enchaînements vraisemblables et en maintes circonstances de dégager la série la plus probable.
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