Ingénieurs au combat
Nos grandes écoles sont les phares intellectuels du pays. Par-dessus les frontières elles portent les lumières de l’esprit français sur tous les continents. Elles sont, en outre, une pépinière généreuse de héros. Il n’est que de parcourir cet émouvant ouvrage, ce pieux mémorial, pour mesurer l’importance des sacrifices, volontairement consentis, par les anciens élèves de l’École nationale supérieure des Mines. Les chiffres cités sont éloquents : durant la guerre 1911-1918, cent-dix tués ; en 1939-1945, cinquante ; durant la campagne de France et dans la Résistance, vingt-trois. Ceci c’est le bilan brutal. Ce que ne mesure pas une statistique c’est la haute qualité de l’encadrement du pays en guerre que ces ingénieurs ont contribué à constituer, c’est la valeur morale exceptionnelle dépensée par eux dans l’accomplissement du Devoir.
Aussi, la lecture de certaines lettres, documents ou notices est-elle bouleversante et réconfortante à la fois et rien ne peut mieux exprimer que la citation de 1952, ce que la France doit à cette grande école : « Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les anciens élèves de l’École nationale supérieure des Mines ont prouvé leur haute valeur professionnelle et morale ainsi que leur sentiment du devoir pendant la campagne de France, les combats de la Résistance et ceux de la Libération.
« Par la qualité de son enseignement et la foi de ses cadres, l’École nationale supérieure des Mines a pris une part importante dans la Victoire de nos Armées. » ♦