Mars 1957 - n° 145

Le Maréchal Juin, Président du Comité de Patronage de la revue, a bien voulu confié en avant-première le dernier chapitre, intitulé « Hoc Erat in Votis » (« Voilà ce que je désirais ») de son ouvrage Le Maghreb en feu (Éditions Plon, juin 1957 ; 192 pages). Lire la suite

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Cet article ne vise à rien d'autre qu'à esquisser quelques-uns des problèmes que les impératifs de l'actualité quotidienne tendent à reléguer dans le domaine des discussions abstraites. Aussi bien ne comporte-t-il aucun jugement sur la politique suivie par les gouvernements de Rabat et de Tunis — et d'ailleurs, quel que soit le sentiment que l'on éprouve à l'égard de cette politique, il n'affecte en rien les données objectives, sociologiques, des problèmes mis en lumière par certaines des difficultés auxquelles se heurtent Mohammed V et Habib Bourguiba. Ce n'est point que nous tenions à nous placer dans l'optique de Sirius, mais, fidèles à l'enseignement de Marc Bloch et de Lucien Febvre, nous estimons qu'il faut « penser par problèmes », et nous n'avons cherché, précisément, qu'à poser quelques-uns des problèmes dont les données nous paraissent dominer, dialectique ment et politiquement, les différentes possibilités d'évolution qui s'offrent à la Tunisie et au Maroc.

  p. 333-346
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Le colonel Nasser a lentement transformé l’épreuve qu’il vient de subir en un succès personnel. S’estimant à l’abri d’une nouvelle intervention directe depuis que les Russes et les Américains ont rétabli avec l’équilibre atomique la paralysie de toute action échappant à leur contrôle, le Bikbachi est passé à la contre-attaque. Lire les premières lignes

  p. 435-443

J’ai, à maintes reprises, attiré l’attention des lecteurs de la « Revue de Défense Nationale » sur l’importance prise par les pays indépendants d’Afrique et d’Asie dans les relations internationales. La conférence de Bandoeng d’avril 1955 a affirmé la réalité du « poids » international de l’Afrique et de l’Asie. L’initiative de cette conférence date d’une réunion tenue en janvier 1954, sur l’invitation du premier ministre de Ceylan, entre les chefs des gouvernements de Birmanie, de l’Inde, de l’Indonésie et du Pakistan. C’est à Bogor en décembre que ces cinq gouvernements annoncèrent officiellement la réunion à Bandoeng des pays d’Afrique et d’Asie. Ce retour en arrière nous fait constater que la conférence fut décidée par cinq pays dont aucun n’était communiste et dont certains pouvaient même être considérés comme anti-communistes : le Pakistan est membre du pacte de Bagdad et de l’OTASE ; quant à la Birmanie, elle a lutté par les armes contre une insurrection communiste. C’est donc bien la volonté d’affirmer le rôle de l’Asie et de l’Afrique dans la politique mondiale et non le dessein de faire accepter une doctrine politique déterminée qui a inspiré les cinq gouvernements invitants de Bandoeng. Lire les premières lignes

  p. 444-451

Nous avions l’an passé consacré notre chronique du mois de juillet au projet de marché commun pour l’Europe des Six. Le document rédigé par les experts de Bruxelles en exécution des décisions de la Conférence de Messine (juin 1955) venait en effet d’être retenu comme base de négociations ultérieures par la conférence de Venise (mai 1956) et les experts allaient reprendre leurs travaux dans la capitale belge pour parvenir à la rédaction des documents officiels. Lire les premières lignes

  p. 452-459

Chroniques

  p. 460-464
  p. 465-469
  p. 469-473
  p. 474-478

Le rythme des attentats s’est maintenu en Algérie durant le mois de janvier. Pour parer en particulier au développement du terrorisme à Alger, le général Massu, responsable du maintien de l’ordre dans cette ville, a procédé le 8 à une vaste opération de contrôle dans la Casbah. Sur le plan militaire, les opérations de poursuite des rebelles ont repris en janvier, tandis que continuaient les accrochages et les embuscades. Lire la suite

  p. 479-481

Bibliographie

Sous la devise « Sempervivum », Arthaud poursuit la publication de sa collection vouée à la montagne. Plusieurs de ces ouvrages évoqués ici, nous permettent de comparer les formes que peut prendre l’amour de cette montagne. Tantôt c’est une véritable confession et l’acte de foi d’un guide passionné. C’est aussi le testament d’un vieil alpiniste – également biologiste – ayant consacré sa vie à parcourir la plupart des montagnes de la terre. Dans le récit de l’ascension du Makalu par les Français, l’alpinisme apparaît comme une fascinante discipline supérieure. Il n’est pas jusqu’à la médecine qui ne lie ses enthousiasmes à celle des sommets. Des personnages exceptionnels surgissent de ces pages. Les vertus que fait naître la pratique de la montagne sont de celles dont on pare justement les héros. ♦

  p. 482-482

Gaston Rebuffat : Étoiles et Tempêtes  ; Éditions Arthaud, 1954 ; 178 pages - R. Bt.

« Ce livre est celui d’une jeunesse entièrement consacrée à la haute montagne », dit l’auteur. Il y déploie en effet bien des vertus de la jeunesse et les prouesses qu’il raconte ont été accomplies en pleine adolescence. Mais c’est surtout le livre d’un homme animé d’un grand idéal : celui de se surpasser dans l’effort et le risque gratuits. Tel qu’il surgit de ce livre, Gaston Rebuffat est de ceux auxquels il faut laisser la parole. Mieux que quiconque il sait dire sa foi, sa volonté, les joies exaltantes que procurent la difficulté toujours vaincue, le danger considéré comme une nourriture quotidienne, mieux que personne il sait exprimer la poésie qui chante en lui et l’amour qu’il voue à la montagne, esprit de son esprit, chair de sa chair. Lire la suite

  p. 483-483

Tom G. Longstaff : Mon odyssée montagnarde  ; Éditions Arthaud, 1956 ; 288 pages - R. Bt.

Tom G. Longstaff est docteur en médecine, membre de la Société royale de Zoologie et ancien président de l’Alpine Club. Il est par-dessus tout « un voyageur », et il semble avoir fait sienne la devise « Voyager c’est vaincre ». C’est vaincre non seulement les difficultés de la nature, mais c’est surtout remporter une victoire sur soi-même. D’autant qu’il faut mettre beaucoup de soi-même dans ces entreprises. « Ce que l’on rapporte dépend de ce qu’on y apporte soi-même au départ. » Atteindre un but est secondaire ; l’essentiel est que l’on perde conscience de son moi égoïste. Au fond « presque toutes les parties du monde se valent. Montagne ou désert, c’est tout un. » La montagne reste pourtant le paysage le plus cher à son cœur. Aussi nous entraîne-t-il successivement dans les Alpes, au Caucase, dans l’Himalaya, le Tibet, le Népal, sur les pentes de l’Everest, au Karakoroum (Mongolie), dans l’Hindou Kouch, aux montagnes Rocheuses, dans le Spitzberg (Norvège), au Groenland. C’est presque le tour du monde de la montagne. Lire la suite

  p. 483-484

Jean Franco : Makalu   ; Éditions Arthaud, 1955 ; 236 pages - R. Bt.

Dans sa préface, Lucien Dévies, président du Comité français de l’Himalaya, fait l’historique des explorations himalayennes. Ceci nous permet de situer exactement l’exploit accompli par les membres de l’expédition française du Makalu. Les plus hauts sommets vaincus par les Britanniques, les Italiens, les Germano-Autrichiens, les Français avaient couronné l’Anapurna. L’expédition, dirigée par Jean Franco, choisit le Makalu (8 470 mètres), sommet réputé le plus difficile à gravir et dont l’ascension n’avait jamais été tentée. À la difficulté de la montée s’ajoutait donc celle de la découverte. Or, le 15 mai 1955, le groupe d’assaut – soit neuf personnes – tout entier montait au sommet. C’était une prouesse magnifique et un fait unique dans les annales de l’Himalaya. Victoire de l’organisation et de la technique, c’était aussi la victoire de l’esprit d’équipe et de l’amitié. Lire la suite

  p. 484-484

Docteur Jean Rivolier : Médecine et Montagne  ; Éditions Arthaud, 1956 ; 204 pages - R. Bt.

La pratique de la montagne qui, depuis un siècle, s’est développée à un rythme accéléré, a vu malheureusement l’extension des accidents dus à une fausse évaluation, non seulement des difficultés mais aussi des problèmes médicaux qui en découlent. Lire la suite

  p. 484-485

Jean d’Esme : Ce Maroc que nous avons fait  ; Librairie Hachette, 1955 ; 304 pages - R. Bt.

Voici un bon livre et un livre de bonne foi. Nul ne s’en étonnera en notant le nom de l’auteur, grand écrivain, voyageur impénitent et parcoureur passionné des roules, pistes et sentiers marocains. Or, dans son « avertissement », il présente magistralement son livre. Donnons-lui la parole, car au demeurant, nous acquiesçons volontiers à ses propos. Lire la suite

  p. 485-486

René Alquier et Élie Doury : Ingénieurs au combat  ; La Colombe, 1956 ; 152 pages - R. Bt.

Nos grandes écoles sont les phares intellectuels du pays. Par-dessus les frontières elles portent les lumières de l’esprit français sur tous les continents. Elles sont, en outre, une pépinière généreuse de héros. Il n’est que de parcourir cet émouvant ouvrage, ce pieux mémorial, pour mesurer l’importance des sacrifices, volontairement consentis, par les anciens élèves de l’École nationale supérieure des Mines. Les chiffres cités sont éloquents : durant la guerre 1911-1918, cent-dix tués ; en 1939-1945, cinquante ; durant la campagne de France et dans la Résistance, vingt-trois. Ceci c’est le bilan brutal. Ce que ne mesure pas une statistique c’est la haute qualité de l’encadrement du pays en guerre que ces ingénieurs ont contribué à constituer, c’est la valeur morale exceptionnelle dépensée par eux dans l’accomplissement du Devoir. Lire la suite

  p. 486-486

Hans Urs von Balthasar : Le Chrétien Bernanos  ; Éditions du Seuil, 1956 ; 574 pages - L. R.

Voici le moment venu de considérer l’œuvre de Bernanos dans toute son ampleur et il est significatif que ce soit un théologien qui le fasse. Lire la suite

  p. 487-487

Vaino Linna : Soldats inconnus  ; Éditions Robert Laffont, 1956 ; 514 pages - R. Bt.

C’est un document. Il n’entend pas donner des aperçus d’ensemble sur la guerre russo-finlandaise. Raconter l’histoire quotidienne d’une section de mitrailleuses, engagée dans cette guerre, est sa seule prétention. Or, ce récit simple, uni, sans recherche littéraire, atteint, à certains moments à la vraie grandeur. Lire la suite

  p. 487-487

Organisation européenne de coopération économique : L’industrie chimique en Europe (rapport)  ; Puf, 1954 ; 223 pages - R. Bt.

Ce rapport est le second publié sur ce sujet. Il s’efforce de donner une image aussi fidèle que possible de l’industrie chimique des pays de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) en 1954 et au début de 1955. La première partie traite des différents facteurs de l’offre et de la demande qui influent sur la marche de l’industrie chimique. Dans la seconde partie sont étudiés en détail les différents secteurs de cette industrie. Une première annexe donne la situation des matières sulfureuses. D’autres annexes font le point des échanges dans les différents postes. ♦

  p. 488-488

Léonardo Bonzi (texte de Gilbert Sollacaro) : Continent perdu  ; Librairie Hachette, 1956 ; 94 pages - R. Bt.

On se souvient du film merveilleux de Leonardo Bonzi sur l’Indonésie. Ce volume, composé d’images prélevées sur le film nous entraîne vers les mirages des Îles Heureuses. Photos en couleur et en blanc et noir nous enchantent. Le texte, de Gilberte Sollacaro, parfaitement adapté à la poésie des évocations, ne manque pas de souligner le caractère mystique des habitants, tendus sans cesse vers l’absolu de la mort qui est l’éternité… ♦

  p. 488-488

André Chastel : L’Art italien  ; Librairie Larousse, 1956 ; 610 pages - L. R.

Sous la signature d’André Chastel, la librairie Larousse vient de publier L’Art italien en deux volumes d’agréable format dans la collection « Arts, Styles et Techniques ». Lire la suite

  p. 488-489

Leendert Brummel : Les Catalogues collectifs : organisation et fonctionnements  ; Publication UNESCO, 1956 ; 102 pages - L. R.

Afin d’encourager entre les bibliothèques une coopération chaque année plus nécessaire, l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) vient de publier dans sa collection de manuels bibliographiques : « Les catalogues collectifs : organisation et fonctionnement ». Lire la suite

  p. 489-489

Bernard Quris : Bivouacs en Guyane  ; Éditions France-Empire, 1956 ; 316 pages - M. B.

Ouvrage aussi documenté qu’intéressant, qui par une série de récits pleins de vie nous montre toutes les possibilités d’avenir de cette terre si riche en ressources de tous ordres encore inexploitées. ♦

  p. 489-489

Jean Aubery, Pierre Lamblier et Bernard Gatheron : Les grandes victoires de la Médecine  ; Éditions de la Table Ronde, 1956 ; 288 pages - R. Bt.

Faire le point, pour le grand public, des grands problèmes médicaux est l’objet de cette étude. Aussi y trouve-t-on à la fois des aperçus sur quelques types de maladies, sur les traitements correspondants et un lexique des termes de médecine tombés dans le langage courant. Les plus grands développements portent sur l’histoire de la médecine : conquêtes d’hier et victoires d’aujourd’hui. D’une part nous sommes éclairés sur les étapes de la médecine de la préhistoire à Pasteur. D’autre part nous pénétrons « les secrets » des antibiotiques, de l’hibernation, du vaccin contre la poliomyélite, des cures de sommeil, de l’électrochoc, de la lobotomie, des greffes, de la cortisone et de l’ACTH (hormone corticotrope, ou adrénocorticotrophine), de la gérontologie. Mais demain est dans aujourd’hui et pour demain on peut prévoir le développement de la psychosomatique, fille de Freud – de la médecine des réflexes, résultant des travaux de Pavlov – du traitement des maladies d’adaptation, dont sont les initiateurs le Français Reilly et le Canadien Selye. Lire la suite

  p. 489-490

Pierre Rousseau : La Science au XXe siècle  ; Éditions Hachette, 1954 ; 316 pages - R. Bt.

« Ce siècle n’a encore que peu dépassé ses cinquante ans… Mais il nous est possible de faire déjà le constat de ce qu’il nous a donné, de l’arsenal des trouvailles, des découvertes et des inventions qu’il a ajouté à l’héritage du XIXe siècle, du joug qu’à tort ou à raison, certains se plaignent d’en ressentir, de la mentalité qu’il a façonnée à nos contemporains. C’est ce constat, ce bilan, cet inventaire, que l’auteur de ce livre se propose de dresser. Vous y suivrez la construction de la science moderne, tout au moins dans quelques-unes de ses principales branches. Vous le verrez s’élancer de cette base, de ce palier qu’est le niveau scientifique à la fin du XIXe siècle et pousser en édifice gigantesque. » Lire la suite

  p. 490-490

Michihiko Hachiya : Journal d’Hiroshima  ; Éditions Albin Michel, 1945 ; 288 pages - R. Bt.

Jour après jour, du 6 août au 30 septembre 1945, le docteur Michihiko Hachiya, directeur de l’hôpital des Communications à Hiroshima, a noté ses impressions, les faits de sa vie, les événements extérieurs constatés, ses observations cliniques et autres. C’est donc, proprement, l’histoire authentique des effets de la première bombe atomique de la guerre. Lire la suite

  p. 490-491

Général P.-J. André : Contribution à l’étude des Confréries religieuses musulmanes  ; Éditions « La Maison des Livres à Alger », 1956 ; 376 pages - R. Bt.

« Le problème algérien, comme celui de l’Afrique du Nord dans son ensemble, est dominé par le facteur religieux, par « le fait musulman ». On n’aura pas vraiment compris l’une des données fondamentales de l’état des choses actuel tant qu’on n’aura pas mesuré toute la place que tient l’Islam dans la vie individuelle, familiale et sociale des Algériens autochtones », dit M. Jacques Soustelle dans sa préface. Lire la suite

  p. 491-492

Georges Le Fèvre et Paul Mannoni : Notre Sahara  ; Éditions Denoël, 1956 ; 256 pages - R. Bt.

Le Sahara est de brûlante actualité. Les auteurs en font une étude qui ne prétend découvrir aucun fait nouveau, ni révéler de secret, ni épuiser le sujet. Ils ne veulent que le présenter au grand public, mais le présenter sous un aspect positif et constructif. Leur intention s’affirme dans la troisième partie qui a pour objet l’avenir du Sahara. Les auteurs ne conçoivent cet avenir que régi par trois lois principales : la première est que le découpage administratif actuel est incompatible avec une exploitation rationnelle ; la deuxième, qu’il doit constituer au cœur de l’Afrique française « une plateforme de contrôle et de sécurité » ; la troisième, que sa mise en valeur exigera une politique nouvelle de coopération internationale. Lire la suite

  p. 492-493

Lieutenant-colonel Olivier Le Mire : L’Assaut de Crèvecœur  ; (préface du général Monclar) Éditions Aux Carrefours du Monde, 1956 ; 224 pages - L. R.

Ce livre, c’est la vie des soldats de France dans cette bataille brutale et si lointaine de Corée. Lire la suite

  p. 493-493

Michel Tansky : Joukov  ; Éditions Robert Laffont, 1956 ; 239 pages - L.

Dans le clair-obscur qui entoure gens et choses de Russie ce livre éclaire un peu – pour le grand public – cette figure du Maréchal Joukov dont le rôle n’est sans doute pas terminé. Lire la suite

  p. 493-494

Revue Défense Nationale - Mars 1957 - n° 145

Revue Défense Nationale - Mars 1957 - n° 145

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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