Visa pour Moscou
Ce livre qui contient un grand nombre d’articles parus dans un quotidien du soir, est une expérience vécue par un journaliste d’origine russe, parlant parfaitement la langue, et qui a pu, pendant 63 jours, vivre, dans une liberté relative, en Union soviétique. Il en rapporte des faits, des impressions et quelques documents. Il ne prétend pas à une documentation impeccable et surtout exhaustive. Son talent de reporter, sa parfaite loyauté intellectuelle, lui ont permis de nous donner de l’Union soviétique une image qui est aussi éloignée du dithyrambe que de la caricature. Nous vivons avec Michel Gordey les différents aspects de l’existence quotidienne des masses, surtout urbaines, et l’auteur nous donne de ce pays, en transformation profonde, et qui s’industrialise rapidement, une idée qui paraîtra subversive à beaucoup de détracteurs passionnés de l’URSS et sans doute insuffisamment laudative aux propagandistes attitrés du génie stalinien.
Dans l’ensemble, l’œuvre est empreinte d’une profonde sympathie pour le peuple russe et aboutit à la conclusion que le monde occidental et le monde soviétique, qui vivent actuellement dans la peur et l’ignorance mutuelles, auraient avantage à se mieux connaître. La peur est mauvaise conseillère et, selon la bonne parole de Franklin Delano Roosevelt : « La seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle-même ». Puisse ce sage conseil être entendu de l’autre côté du Rideau de fer. ♦