Histoire du Commerce. T. IV et T. V
On sait l’importance de cette belle publication que dirige M. Jacques Lacour-Gayet, membre de l’Institut, et à laquelle collaborent des économistes, des juristes, des archivistes, des géographes et des linguistes de haute valeur. Avant que le tome III ne soit sorti des presses, ce sont les tomes IV et V qui sont ici présentés. Le tome IV traite du commerce depuis le XVe siècle. C’est une époque majeure pour l’essor du commerce que celle que présente Jean Canu par son étude sur le Nouveau Monde et l’Or espagnol. Ainsi que l’expose Claude-Joseph Gignoux, la période mercantile ne tarde pas à s’ouvrir. La marche du mercantilisme vers le libéralisme est suivie par André Gobert.
Cette étude nous conduit jusqu’au milieu du XIXe siècle, dont la vie commerciale est exposée par Maurice Baumont, spécialiste des sciences économiques. Les progrès techniques extraordinaires de cette époque sont alors au service du Libre-Échange, mais on est en marche vers le Protectionnisme, et Paul Naudin marque l’emprise de l’État sur le Commerce. Ces pages du tome V nous conduisent jusqu’à nos jours. L’intérêt devient d’autant plus grand que nous vivons les problèmes qui sont soulevés et que nous ne sentons que trop l’importance des questions abordées. Le tableau de la situation actuelle dans le monde entier est singulièrement instructif. On ne peut que louer la clarté avec laquelle il nous est exposé, malgré sa complexité, qu’il s’agisse de l’Europe, de l’Asie ou de l’Amérique ; mais on ne peut être surpris qu’il se termine par un point d’interrogation sur l’avenir.
Après avoir suivi l’évolution du commerce sous ses différentes formes pendant des siècles, après avoir dit son importance dans la vie des peuples, l’historien est bien obligé de conclure : « Le salut du monde ne dépend pas du commerce ou du rétablissement d’un commerce libre… Mais peut-on compter davantage pour l’assurer sur l’antagonisme des États acheteurs, vendeurs, gérants et contrôleurs ? « Le tome III qui se fait attendre doit apporter des études sur le commerce extra-européen jusqu’aux temps modernes. Le tome IV sera un très utile instrument de recherche, puisqu’il comportera, avec l’index alphabétique, une bibliographie générale. Souhaitons que ces deux volumes ne tardent pas à être imprimés. À juger par ce qui est déjà paru, l’ensemble formera une imposante collection, se recommandant autant par sa présentation et ses qualités de forme que par sa sûreté d’information. ♦