Les carnets de guerre d’Albert Ier, roi des Belges
Cette publication, en un volume élégant qui a paru en partie dans un quotidien du matin, des carnets de guerre du glorieux roi des Belges, jette une lumière très nette sur l’histoire de la guerre 1914-1918. Si contestables à certains égards que puissent paraître, parfois, à nos yeux français les opinions et jugements émis par le Roi, ils ne diminuent en rien la haute idée que nous nous faisions de sa grande figure. Il fut, pendant cinquante-quatre mois, commandant en chef de ce qui restait de l’armée belge et il tint à en exercer personnellement toutes les prérogatives ; en même temps, il resta souverain, et un souverain très averti de toutes les questions internationales. Il défendit à outrance les dernières positions que l’armée belge occupait sur un minuscule territoire, mais il ne défendit pas moins opiniâtrement les thèses qui lui ont toujours été chères : la principale fut celle de l’indépendance et de la neutralité belges.
C’est selon cette vérité fondamentale qu’il convient d’apprécier toutes ces notes tenues au fur et à mesure que se déroulaient les événements tragiques de 1917 et 1918 et c’est elle qui explique leur pessimisme, si diffèrent parfois de ce que nous laissait prévoir l’idée, sommaire et déjà légendaire, du rôle, de ce grand roi dans la lutte des Alliés. ♦