Le livre de M. Alfred Grosser sur l’Allemagne de l’Occident, de 1945 à 1952, offre, sous un format réduit, tout ce qu’un homme cultivé, en même temps appelé à connaître convenablement les questions diplomatiques et politiques contemporaines, doit savoir de l’Allemagne.

La documentation est d’une solidité et d’une ampleur vraiment magnifiques. La présentation de toutes les questions offre toutes garanties d’objectivité, qu’il s’agisse du problème de la culpabilité allemande ou de l’étude des grandes questions économiques, ou bien encore de l’évolution politique de la République fédérale. Un chapitre particulièrement suggestif est celui que l’auteur consacre à un problème crucial, celui des rapports des Français d’aujourd’hui et de l’Allemagne. Il est traité avec une rare hauteur de vue. La conclusion ne peut que satisfaire tous les cœurs généreux et, si elle pèche par quelques côtés, c’est surtout peut-être par excès d’idéalisme. En tout cas, qui ne saurait souscrire à cette adjuration finale : « On n’a pas le droit d’observer l’Allemagne actuelle en spectateur désintéressé. Si demain elle montrait un visage détestable, chaque Français aurait sa part de culpabilité. Nous voulons croire qu’il n’est pas encore trop tard pour l’éviter. » ♦