Les échéances de l’histoire ou l’éclatement des empires coloniaux de l’Occident
Sous ce titre, l’amiral Auphan, qui, après avoir longtemps servi avec ferveur la Marine, s’est tourné vers l’étude des grands problèmes historiques, nous donne ses vues sur les grands empires coloniaux depuis les Croisés, l’établissement espagnol en Amérique jusqu’à l’essor du XVIIIe siècle, l’emprise mercantile britannique, les conquêtes impériales du XIXe siècle et, enfin, les conséquences coloniales des guerres mondiales. On voit l’ampleur de ses recherches et de ses méditations. Il ne s’agit pas ici seulement d’une étude objective, mais d’une critique générale des systèmes coloniaux inspirée par une foi profonde.
Toutes les objections suggérées à l’auteur en cette matière dérivent de son horreur pour l’aberration partisane, fille du démocratisme, pour la négation de Dieu, aussi bien dans un État comme le nôtre que dans les territoires d’outre-mer. Sans méconnaître les bienfaits que l’ordre, l’administration, les techniques occidentales ont apportés aux habitants des colonies françaises, l’auteur ne croit pas que cela suffit. Si l’on tue par l’exemple du laïcisme officiel le respect du sacré, si l’on n’apporte à des populations que les agréments matériels de sa civilisation, sans la contrepartie religieuse et morale correspondante, on ne leur offre qu’un fruit frelaté. On voit de quelles hauteurs métaphysiques descendent les jugements de l’amiral Auphan. Ils sont, d’ailleurs, fondés sur de vastes connaissances historiques et son œuvre, d’une haute tenue littéraire, se lit avec aisance et agrément. ♦