Le duc de Morny, « empereur » des Français sous Napoléon III / Son élégance le duc de Morny
Le livre de M. Robert Christophe se lit comme un véritable roman et jette, avec une vivacité et une liberté d’allure extrêmement plaisantes, un jour nouveau sur les dessous de l’histoire du Second Empire. On lira avec un intérêt particulier le chapitre relatif à l’affaire du Mexique et on comprendra mieux encore, s’il en était besoin, les causes de la défaite de 1870, quand on verra dans quelle atmosphère d’affairisme, de plaisir et de corruption s’agitaient le Gouvernement de Napoléon III et l’un de ses conseillers les plus puissants.
Quant à l’ouvrage de A. Augustin-Thierry, il se distingue, comme tous ses prédécesseurs, par l’élégance de son style et de nombreux détails de mœurs puisés aux meilleures sources et, parfois même, dans les souvenirs personnels de l’auteur. Celui-ci s’accorde avec son émule, M. Robert Christophe, pour trouver en Morny des traits aussi bien balzaciens que shakespeariens. Avec moins d’ironie primesautière, mais avec tout autant de vivacité, Augustin-Thierry esquisse de son modèle un portrait haut en couleur et, de son époque, une fresque bien suggestive pour l’histoire de la France d’avant 1870. ♦