Histoire économique et sociale des États-Unis de 1919-1949
Cette synthèse de l’évolution économique et sociale des États-Unis durant les trente dernières années conduit le lecteur de la démobilisation de l’époque 1919-1920 à la remobilisation actuelle. Si l’auteur a traité son sujet par grandes masses, aucun aspect essentiel n’en a été négligé : au surplus, et comme il était naturel, les chapitres consacrés à l’expérience Roosevelt et au New-Deal d’une part, et l’après-guerre, de l’autre, sont les plus importants.
On saura gré à M. Louis R. Franck d’avoir rassemblé dans une introduction consacrée aux « Données générales » les influences essentielles qui, selon lui, conditionnent le milieu économique et social américain : influences religieuses du protestantisme et du catholicisme, philosophique ou doctrinale de l’évolutionnisme, du pragmatisme, de la critique du capitalisme d’un Veblen, influence du populisme agraire, du milieu politique et administratif, de la Cour suprême ; ces pages élargissent le sujet et le sociologue y prolonge l’œuvre de l’économiste.
La vie américaine de la dernière génération peut se ramener à quelques grands problèmes d’adaptation. Adaptation d’une société de producteurs et de consommateurs aux exigences de la consommation de masse. Adaptation d’une civilisation démocratique à la concentration croissante du capitalisme bancaire et industriel. Adaptation des foules prolétariennes au développement du syndicalisme libre, et des milieux ruraux à celui des coalitions agricoles. Adaptation aux exigences de la stabilité économique et du plein-emploi, du capitalisme le plus évolué. Adaptation d’un pays, autrefois débiteur du monde, aux exigences d’une situation de plus en plus créancière. Adaptation, enfin, d’un monde longtemps méfiant du politique, aux affirmations nouvelles d’un gouvernement indépendant, centralisateur et fort.
Les trente dernières pages du récit (et qui en forment la conclusion) étudient sous forme critique le développement le plus récent des relations économiques internationales, le plan Marshall, le point IV du président Truman.
Ce travail est prolongé par une série de documents et de tableaux statistiques dont certains donneront beaucoup à penser. M. Louis R. Franck s’est plu à rapprocher des extraits de messages des présidents Coolidge, Hoover et Roosevelt : rien ne montre mieux l’ampleur du chemin parcouru. Une chronologie détaillée, une vaste bibliographie complètent le livre et en font un instrument de travail de qualité.