Le Duc de Gramont
Encore un livre à verser au dossier, déjà très riche, de l’histoire du Second Empire, qui attire aujourd’hui tant de bons historiens. Le livre que M. Constantin de Grunwald, à qui nous devons un ouvrage si documenté sur Bismarck, a consacré au Duc de Gramont, gentilhomme et diplomate, est puisé dans la documentation familiale des descendants de l’ancien ministre. Il y manque, malheureusement, la correspondance, personnelle et confidentielle, du duc Agénor, détruite par l’incendie au château de Mauvière pendant la dernière invasion.
L’ouvrage contient une histoire, qui pourrait n’être qu’amusante, de l’activité d’un diplomate français dans ses différents postes sous le Second Empire, si elle ne se terminait sur une note tragique. Car c’est à Gramont, qui n’avait jamais voulu pratiquer qu’une politique calme, réfléchie et longuement mûrie, qu’échoue le redoutable honneur d’assurer la direction des affaires étrangères au moment de la crise fatale de 1870. L’auteur s’efforce de réduire au minimum les responsabilités de son modèle dans la débâcle. Il faut avouer que, malgré son talent, il n’y parvient, selon nous, que difficilement.