Les mains libres, politiques extérieure de la Belgique 1914-1940
Le livre important, aussi bien par son ampleur que par sa qualité, que l’ambassadeur Pierre van Zuylen vient de consacrer à la politique extérieure de son pays de 1914 à 1940, n’a pas la prétention d’être définitif, mais les archives belges sont à peine explorées et celles des autres pays n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Cette esquisse est cependant précieuse car elle nous donne de l’ensemble de la politique de nos voisins et amis une synthèse aussi parfaitement nette. Elle est d’un bout à l’autre animée par l’affirmation que la politique extérieure belge a été et doit être calquée sur la neutralité du pays telle qu’elle découle de sa situation en Europe.
L’auteur rend hommage aux souverains belges qui se sont succédé. Il montre la continuité et l’efficacité de leur action et, en ce qui concerne, notamment, Léopold III, il souligne combien sa politique se caractérise par la continuité, l’esprit de suite et n’est point, comme on l’a prétendu, une rupture avec le passé et l’abandon de la ligne de conduite suivie par la diplomatie belge depuis 1918.
Pour le baron Pierre van Zuylen, la Belgique n’a absolument rien à se reprocher. Elle n’est point responsable des défaites de ses alliés. S’il admet que son pays doit contribuer à la défense commune de l’Occident, il ne tolère point les reproches de déloyauté contre les dirigeants belges au moment de la catastrophe européenne.