Le réveil capétien
Ce sont les Capétiens qui ont fondé le royaume de France. Ils ont fait du roi le Seigneur des Seigneurs, établi sa souveraineté en même temps que sa suzeraineté, formé la liaison entre la royauté et l’Église, la royauté et le peuple, fait de Paris leur capitale, choisi les fleurs de lys comme emblème, pour des siècles incarné la France. Et pourtant on ignore tout de leur origine. Le plus anciennement connu d’entre eux est Robert le Fort dont le surnom signifie le « courageux », qui fut l’auxiliaire de Charles le Chauve, après avoir été son adversaire. Mais on ne peut déterminer avec certitude quel fut le père, quelle fut la mère de ce Robert le Fort. M. Calmette reconnaît que, pas plus que les autres historiens avant lui, il n’a pu résoudre cette énigme. Mais il éclaire singulièrement le « réveil capétien ».
De Capet roi à Louis VII il suit la marche de cette lignée éminemment nationale qui peu à peu s’élève, légifère et forme la France, grâce à des princes et des ministres de valeur, au premier rang desquels apparaissent Louis VI le Gros et Suger le Sage, auxiliaire de Louis VII. L’impulsion est donnée, la puissance royale, même dans des moments de défaillance et de faiblesse, est mue par la vitesse acquise ; la royauté capétienne fait sentir son rayonnement ; la féodalité recule. Telles sont les idées qui se dégagent de ce petit livre fortement pensé et construit. Une bibliographie termine et appuie ce travail ; elle est courte et précise, renvoie pour un complément d’information au Monde féodal, ouvrage de M. Calmette paru dans la collection Clio (Presses universitaires, 4e éd., 1946).