La Riscossa. Dal 25 luglio alla Liberazione
L’auteur a joué un rôle de premier plan dans l’organisation militaire de la lutte partisane en Haute-Italie au cours des années 1943-1945. C’est le récit de ses expériences personnelles qu’il nous apporte ici.
Après avoir combattu à la tête de la division « Ariete », lors de la défense de Rome du 9 au 11 septembre 1943, le général Cadorna passe à la clandestinité et consacre ses efforts à établir la liaison entre le Sud, c’est-à-dire le gouvernement Badoglio et les Alliés, et le nord de l’Italie, occupé par les Allemands où spontanément se sont créés des mouvements de résistance.
Dès la libération de Rome par les Alliés, il est sollicité par le CLNAI (Comitato di Liberazione Alta Italia) de devenir « conseiller militaire » de la Résistance ; d’autre part, le gouvernement royal, d’accord avec les Alliés, lui donne mission d’assurer le commandement militaire de la guerre partisane en Italie du Nord. Parachuté dans cette zone, il prend contact avec le CLNAI. Le nombre des partisans s’élève, dit-on, à 90 000, mais la situation générale est chaotique ; les résistants sont naturellement divisés en autant d’organisations qu’il y a de nuances dans l’antifascisme, sans compter les maquis apolitiques, sous les ordres d’anciens officiers. Leurs divergences idéologiques, leur absence de discipline nuisent à l’efficacité de leur action et ces divergences se reflètent en discussions houleuses au sein même du Comité de Libération.
Le rôle du général Cadorna, dans ces conditions, s’avère particulièrement délicat. Il lui est impossible de mettre sur pied et d’assumer, comme on l’en avait chargé, un corps de Volontaires de la Libération ; il doit se résigner provisoirement au rôle de « Conseiller militaire » et de médiateur. Son action conciliatrice atteindra cependant son but et, à la veille de l’Insurrection, il obtiendra à la faveur d’une unanimité tout éphémère, sous le pseudonyme de Valenti, le commandement effectif des forces réunies des maquis.
Ce sont les vicissitudes de ces heures dramatiques que nous décrit l’auteur avec une réserve de bon aloi, en ce qui concerne son rôle personnel et les dangers qu’il a courus.
Le bilan de l’insurrection partisane a été, d’après lui, le suivant. À l’actif : 1° la résistance a été la résurrection du patriotisme et de cette confiance en soi que le peuple italien avait perdus en septembre 1943 ; 2° elle a apporté aux Alliés un concours précieux sur le plan de la cobelligérance (dont ils n’ont d’ailleurs pas assez tenu compte lors du Traité de paix) ; 3° elle a permis, dans une certaine mesure, de limiter les dégâts, sauvant les installations portuaires et la grande industrie de l’Italie du Nord à la fois des destructions éventuelles de l’ennemi et des bombardements alliés, en circonscrivant ces derniers aux seuls objectifs militaires. Au passif : 1° les pertes en vies humaines et en biens ont été lourdes ; 2° des actes de cruauté inutile ont été commis, inévitables en temps de guerre civile, et dont le fascisme agonisant porte sa lourde part de responsabilité ; 3° par la force des circonstances internes et externes, le communisme a fait sa réapparition dans la vie politique du pays qu’il menace d’un nouveau totalitarisme.
En annexe, de nombreux documents d’origines diverses appuient le récit de l’auteur et permettent de reconstituer, d’après les sources mêmes, les événements essentiels de ces heures dramatiques.